[Critique] American Pie 4

American Pie, American Pie 2, American Pie : Marions-les !, et American Pie 4. Ce n’est pas tout ! Entre temps, les bacs dvd se sont vu honorés par American Pie présente : String Academy, Campus en folie et les Sex Commandements. Des inédits aux titres évocateurs uniquement destinés aux fans hardcore de la saga, ô combien dispensables pour les autres. N’ayons pas peur de le dire : la saga American Pie s’est peu à peu enfoncée dans les tréfonds d’une nullité scabreuse au fil des épisodes.
Est-ce que ce quatrième volet redore le blason rouillé de la série ?

American Pie 4 joue à fond la carte de la nostalgie. Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg restent dans les clous et recyclent toutes les idées qui ont fait le succès du premier volet. Ni plus, ni moins. Réalisateurs/scénaristes rompus à l’exercice de la blague qui tache, Hurwitz et Schlossberg orchestrent avec respect cette réunion d’anciens élèves sans originalité et sans trop d’audace non plus. American Pie 4 se contente donc de placer devant la caméra Jim, Michelle, Stifler et les autres, qui offrent des prestations attendues. Le tout étalé sur presque deux heures pour un film qui tire sur la corde jusqu’à ce que cette dernière lâche. 

Les acteurs font leur boulot mais seul Chris Klein surprend par la maturité de son jeu. On est pas chez Bogart non plus, mais le comédien donne suffisamment d’épaisseur à son personnage pour le rendre crédible. Thomas Ian Nicholas aussi dans une moindre mesure lui qui, de toute façon, rame depuis le premier volet et devait être l’un des seuls à attendre que les producteurs se décident à le rappeler. Toujours anecdotique, son personnage (Kévin) fait ce que l’on attend de lui, dans l’ombre du géant Stifler. Incarné par Seann William Scott, Stifler est fidèle à lui-même… Haut en couleurs, toujours sur la brèche et en perpétuelle recherche d’un plan cul quel qu’il soit. Des vétérans bien entourés par de petits nouveaux pas piqués des vers. Mention à la jeune Ali Cobrin qui n’hésite pas à se désaper et à une Katrine Bowden (échappé de Tucker & Dale fightent le mal) ultra sexuée. Que les fans soient rassurés, les situations improbables sont légion. À tels point qu’il semblerait que l’on ait affaire à un remake et non à une suite.

Ce serait mentir que d’affirmer qu’American Pie 4 est drôle. Amusant peut-être, à deux ou trois reprises, mais véritablement drôle, certainement pas. Le truc, c’est que depuis 1999 et l’avènement de la tarte aux pommes, la comédie américaine a connu un bouleversement de taille. Son nom, Judd Apatow. Apatow a changé les codes, pour le meilleur. Avec 40 ans toujours puceau, American Trip et surtout avec Supergrave, Apatow a ringardisé American Pie. Et pas qu’un peu. Aujourd’hui, la tarte aux pommes a un sérieux goût de rance.

Mais heureusement, American Pie ne place pas tous ses œufs dans le même panier. C’est quand il décrit les effets du temps sur ses adolescents attardés que le film se montre le plus convaincant. Pour certains, ces dix ans n’ont pas été spécialement cléments. La crise de la trentaine n’est pas tendre avec ses jeunes adultes qui doivent composer avec le langage d’une nouvelle garde toujours plus débridée. Certains d’entre-eux en devenant même touchants (Finch et Oz notamment). Un sous-propos plus convaincant noyé dans un océan de couilles, cul et nibards.

American Pie 4 nous rappelle de beaux souvenirs pour les fans mais ça manque de push, de vraies droleries. Dommage pour une réssurection…

Note:


American Pie 4

Réalisé par Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg

Avec Jason Biggs, Alyson Hannigan, Chris Klein, Thomas Ian Nicholas, Tara Reid, Sann William Scott,…

Date de Sortie: 2 Mai 2012

Genre: Comédie, Romance

Synopsis: Jim, Michelle, Finch, Kevin, Stifler, Oz, Vicky et les autres ont bien grandi… ou plutôt vieilli. Jim et Michelle ont eu un enfant et ne cessent de s’éloigner, Oz est célèbre mais ne se reconnaît plus dans sa vie, Stifler est l’esclave d’un patron tyrannique, Kevin s’est enfermé dans la routine… Les amis autrefois si délurés sont devenus des adultes plus ou moins responsables. La fête des anciens élèves de leur lycée tombe à point nommé pour lâcher un peu de pression et renouer avec l’état d’esprit qui était le leur il y maintenant plus de 10 ans…

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