Pacifiction Avis critique du film & résumé du film (2023)

La menace d’essais nucléaires offre une certaine urgence, mais pas beaucoup. Et bien que De Roller soit un chiffre charmant, il n’est pas toujours le sujet principal de « Pacifiction ». Parfois, c’est l’Amiral, Shannah ou Matahi. Habituellement, « Pacifiction » s’articule autour des questions insinuantes et des gestes apaisants de De Roller, qui ne révèlent que sa propre impuissance. Il compare ivresse la « politique » à une boîte de nuit complètement coupée de la réalité. De Roller dit aussi qu’il veut allumer les lumières, juste pour regarder « leurs visages vaincus un par un », mais il ne le fait jamais, et on ne sait jamais qui « ils » pourraient être.

La paranoïa de De Roller parle d’elle-même. Sait-il quelque chose sur les essais nucléaires ? Peut-être, mais pas assez pour l’empêcher de rôder silencieusement sur l’île avec une paire de jumelles, à la recherche de Marines français et/ou du groupe d’indigènes mécontents de Matahi. Il y aura peut-être un conflit un jour. Pas dans « Pacifiction », bien sûr, mais vous pouvez imaginer que quelque chose comme ça se produise étant donné le vide vorace qui se cache derrière le bagout facile de De Roller, son costume en lin blanc, ses lunettes de soleil à monture de corne et son sourire acidulé.

Magimel vend habilement son personnage, mais Serra ne dit pas grand-chose sur De Roller, dont le comportement diabolique n’est que si convaincant. La banalité est le point, comme le suggère De Roller lorsqu’il domine Matahi avec désinvolture lors d’une conversation animée : « Vous parlez à un représentant de l’État ». Parce que De Roller est un haut-commissaire représentant la France et que sa nature inaccessible est aussi bien le point de « pacification ».

Ou un point. « Pacifiction » se déroule dans un autre entre-deux sombre, exotique et artificiel, ce qui est également le but. Le bourdonnement lointain du surf, le battement woozy de la basse du club et les silhouettes scintillantes projetées par l’éclairage de la boule disco. Quelques chemises hawaïennes et peau bronzée ; un dialogue irrésolu sur les alliances secrètes et les secrets de polichinelle. Ce n’est pas une histoire, mais une collection évocatrice d’invites posées et répondues. Vous achetez un billet pour « Pacifiction » et vous réagissez, jusqu’à ce que le coup de coude s’arrête.

À l’affiche dans certains cinémas.

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