Lingui, The Sacred Bonds Avis critique du film (2022)

Et parfois « Lingui » nous rappelle que le caractère se révèle quand on n’y prête pas attention. Amina supplie sa mère de se faire avorter par une fenêtre ouverte, et la lumière du cadre partiellement fermé crée une silhouette en forme de halo. Sa mère a également un éclat grâce à l’impressionnante collaboration de Haroun avec le directeur de la photographie régulier Mathieu Giombini, mais ce n’est rien comparé à celui qui entoure le visage d’Alio après que Maria ait dit que « les musulmans ne peuvent pas faire ça ». « Je m’en fous », répond-elle. « Laisse-moi, je n’en veux pas. »

Il est facile d’imaginer un film comme « Lingui » se transformer en un film de message d’art et d’essai surchauffé étant donné qu’il se concentre sur la situation désespérée de Maria. C’est rarement le cas, malgré quelques complots distrayants impliquant un imam insensible (Saleh Sambo) et le prétendant sordide de Djaoro. Le plus souvent, Haroun et ses collaborateurs exploitent discrètement leurs emplacements de N’Djamena pour leur potentiel dramatique, comme lorsque Maria jette un coup d’œil au coin d’une ruelle alors qu’elle suit sa mère. La caméra bouge avec la tête d’Alio et nous montre Amina assise seule, apparemment inconsciente (ou indifférente) de la présence proche de Maria. C’est une image évocatrice qui ne fait pas vraiment avancer l’histoire ou ses thèmes. C’est juste une expression fortuite de nostalgie qui vous montre également qui sont ces personnages les uns pour les autres. Peu importe comment la scène enveloppante se développe, ce bref instant illustre aussi ce que veut dire Haroun lorsqu’il dit (encore une fois, dans les notes de presse du film) qu’il aspire à refléter une sorte de « réalité sociale » à travers des « scènes banales » qui prennent du sens ». petit à petit. »

La conception sonore de Fleig illustre également l’accent subtil et souvent désarmant de Haroun sur le réalisme social. Nous suivons le mouvement régulier des sandales d’Amina alors qu’elle se déplace dans un paysage sonore ambiant varié, mais rarement écrasant. Et au fur et à mesure que nous suivons les personnages de Haroun, nous apprenons à apprécier leur histoire comme une petite mais vivante étude de vies qui sont bien plus que leurs développements progressifs. J’espère revoir « Lingui » dans une salle de cinéma, ne serait-ce que pour pouvoir me reconnecter sans me boucher les oreilles.

À l’affiche dans certains cinémas.

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