We Were the Lucky Ones Avis critique du film (2024)
Alors que le scénario peut s’enliser dans le genre de dialogue explicatif destiné à rattraper le spectateur plutôt que de faire avancer l’histoire, la mise en scène solide d’Amit Gupta, Neasa Hardiman et Thomas Kail le maintient engagé. Des détails d’époque tangibles mêlés à des costumes exhaustifs imprègnent la palpabilité du drame historique, même si la photographie est trop sombre. Pourtant, la tension se fait pleinement sentir. Dans une scène, Mila et Felicia sont emmenées littéralement creuser leur propre tombe. Le croisement entre Mila donnant à sa fille des instructions pour une éventuelle survie est une scène angoissante qui témoigne de la terreur et de la dévastation implacables qui menacent toute la mini-série.
Il est difficile d’approfondir le parcours de chaque personnage, ne serait-ce que parce que de telles avenues mèneraient à des spoilers. Mais il suffit de dire que King, dans un rôle plus mature que dans sa franchise à succès « Kissing Booth », est un moment fort notable. Elle ne joue jamais les nombreuses tragédies du personnage de manière trop large, conservant une mesure difficile de courage et de ténacité qui s’atténue rarement, même lorsque les chances deviennent sombres. Yaron dans le rôle de Mila est également habile à traduire les troubles internes d’une mère ingénieuse, toujours au bord de la fissure sous l’immense pression de protéger son enfant. Et Lloyd-Hughes dans le rôle de Genek, qui subit le plus grand changement – passant d’un playboy suave à un réaliste endurci – est particulièrement puissant dans un tour physiquement exténuant.
Malgré les tragédies qui se déroulent, « We Were the Lucky Ones » se termine d’une manière ou d’une autre sur une note pleine d’espoir, quoique ruminative. Les survivants ne ressentent pas seulement la joie de vivre ; il y a une tristesse indéniable à savoir ce qui ne pourra plus jamais exister qui pèse sur ces derniers instants. Il y a bien sûr eu de nombreuses familles comme les Kruc, et la série a intérêt à rester dans la bande passante de cette symbolique, même si l’on voit souvent les cordes sensibles se tirer. La formulation claire de ces émotions évidentes ne rend pas les larmes engendrées par la fin moins méritées et moins réelles. « We Were the Lucky Ones » est une histoire provocante, déchirante et bouleversante, qui donne toute la gamme des horreurs qui se produisent lorsque vous êtes déplacé, désamarré et déshumanisé.
Saison entière projetée pour examen. Première sur Hulu le 28 mars.