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Poly Styrene: I Am a Cliché Avis critique du film (2022)

La voix qui lance ce documentaire n’est pas un soufflet mais une voix douce. C’est la voix de la co-réalisatrice du film, Celeste Bell, la fille de Poly Styrene. Né en 1981, peu après la fin de la folie bruyante du mouvement punk, Bell n’a guère eu une éducation sereine. Poly était-elle une bonne mère ? Celeste répond à la question en imaginant comment Poly elle-même – la chanteuse est décédée en 2011, à seulement 53 ans, d’un cancer – aurait pu répondre : « Une bonne maman ? Quelle banalité. Comme c’est banal.

Bell est une présence tout au long du film, assise en position du lotus devant un fond blanc homogène, s’adressant directement à la caméra. Ce n’est pas un documentaire d’histoire de la musique banal ou banal et factice : c’est la chronique presque en temps réel d’une fille qui s’attaque à l’héritage de sa mère.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne rend pas compte du temps et du mouvement. Le film est franc en abordant le sexisme que Poly a enduré dans le cercle des Sex Pistols, et le racisme qu’elle a traité partout ailleurs. Il met en lumière d’autres voix féminines comme Pauline Black, Vivian Goldman et la première compagne de Styrene, Lora Logic, qui a quitté le groupe – pas tout à fait à l’amiable – après « Oh Bondage » et a renoué avec Styrene des années plus tard dans un ashram Hare Krishna en Inde.

Oui, après une résidence au CBGB de New York, Styrene a vu un OVNI qui lui a conseillé de « renoncer au mode de vie électrique et plastique ». Elle a changé sa résidence, son style de vie et sa musique. Sa fille a fini par rechigner. L’éloignement a duré des années.

En proie à des problèmes de santé mentale, Styrene a été «sectionnée» dans un hôpital où elle a été diagnostiquée à tort comme schizophrène; elle souffrait en fait d’un trouble bipolaire. Sa douleur a été transmise à Celeste. « Elle m’a poussé dans les escaliers une fois, et je ne l’ai jamais laissée l’oublier. Elle n’était pas dans son bon sens bien sûr. Mais je lui ai reproché de m’avoir jamais mis au monde. Ce film agité ne se contente guère de dresser le portrait d’une icône, insistant au contraire, avec compassion et lucidité, sur le fait que les icônes sont aussi trop humaines.

À l’affiche ce soir, le 2 février, pour une seule nuit dans les salles ; disponible sur les plateformes numériques le 4 février.

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