Huda’s Salon Avis critique du film & résumé du film (2022)

Il suffit de dire que Huda travaille secrètement avec les forces d’occupation israéliennes, informant sur sa propre communauté, donnant l’emplacement des individus recherchés, des caches d’armes, etc. Elle utilise son salon comme couverture ainsi que comme centre de recrutement, où elle fait habilement chanter ses clients de salon avant même qu’ils ne sachent ce qui se passe. Être qualifié de « traître » est la pire chose qui puisse arriver dans une communauté aussi assiégée et soudée. Même une rumeur de collaboration peut faire tomber quelqu’un. Pire encore, les familles des suspects sont également punies, privées de permis, voire tuées. Si vous êtes « compromis », alors vous compromettez tout le monde autour de vous, via la culpabilité par association. C’est la situation dans laquelle se trouve Reem. À partir de ce moment, elle n’a pas de repos. Sa vie devient un cauchemar de tension et de terreur.

« Huda’s Salon » se divise en deux récits distincts, l’un suivant Huda et l’autre suivant Reem. Reem, traumatisée, tenant son bébé dans ses bras, rentre chez son mari Yousef (Jalal Masarwa). Elle essaie de prétendre que rien n’a changé, mais Yousef, attentif à son moindre changement d’humeur (qu’il prend tous personnellement), continue de lui demander ce qui ne va pas. Elle ne peut pas partager. Elle sait qu’il ne la récupérera pas. Elle n’a rien fait de mal, mais elle court néanmoins un grave danger. Huda, quant à elle, est enlevée par la police secrète palestinienne et interrogée au sujet des malheureuses femmes qu’elle a mises au service. La police secrète veut les noms des femmes. Huda, une femme formidable, refuse de donner les noms. Elle sait ce que ces hommes feront aux femmes, s’ils sont retrouvés.

Alternant entre les récits, Abu-Assad, qui a également écrit le scénario, garde un contrôle étroit de l’histoire. Rien n’interrompt ou ne ralentit la catapulte effrénée vers l’avant. Il n’y a en réalité que quatre personnages dans le film : Huda, Reem, Yousef et Hasan (Ali Suliman), l’intimidant agent palestinien chargé d’interroger Huda (si Huda est redoutable, Hasan l’est encore plus). Reem sait que l’enlèvement de Huda est une mauvaise nouvelle, à cause du matériel de chantage que Huda a en sa possession. Pire encore, c’est le bavardage général dans la communauté, ce qui suggère que Huda – et d’autres comme elle – ne devraient pas faire l’objet de pitié. Reem n’a même pas encore « pris contact » avec la partie israélienne. Elle n’a rien fait de mal.

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