Final Account Avis critique du film & résumé du film (2021)
Holland fait un signe de tête à Lanzmann avec des plans de voies ferrées, dont certaines sont presque identiques à ce que nous voyons dans «Shoah». Mais à d’autres égards, son approche est, bien que pas tout à fait antithétique à celle de Lanzmann, du moins différente. Pour la première partie du film, Holland présente ses sujets d’interview dans un style presque effréné et alterne leurs réminiscences avec des images d’archives. Une personne interrogée parle de sa mère et de son père votant pour Hitler et cite «le chômage et l’inflation»; une vieille femme, Marianne Chantelau, commence sur une note défensive: «Nous avions onze ans, que voulez-vous?»
Les introductions rapides de ces personnages sont presque époustouflantes, un contraste marqué avec les interviews à combustion lente dans les films de Lanzmann. Au début, je me suis senti un peu mis, mais l’agrégation de multiples détails forme une image terrifiante et hideuse. La Hollande introduit à un moment donné des lieux spécifiques, allant d’un hôpital psychiatrique peu connu transformé en chambre de la mort et s’ouvrant finalement à des sites plus notoires tels que Bergen-Belsen. Entendre une personne interrogée discuter des avantages économiques d’avoir un camp de concentration dans le quartier est effrayant. Il en va de même pour les diverses rationalisations «nous pensions qu’ils étaient des prisonniers politiques» de plusieurs autres.
Pire que ceux qui rationalisent sont ceux qui, à ce jour, ou jusqu’en 2008 au moins, soutiennent leur Fuhrer. «Je ne blâmerai pas Hitler. L’idée était correcte », renifle un homme. Mais l’Holocauste aussi, demande Holland. Cela donne au camarade une légère pause.
Hermann Noth, un ancien officier de la Waffen SS, proteste vigoureusement contre l’idée même que ses semblables étaient responsables de l’une ou l’autre de ces affaires de solution finale. Certainement pas! «Nous étions des soldats de première ligne, nous n’avions rien à voir avec les camps», dit un ancien soldat, plein de fierté. Il raconte la camaraderie très spéciale de lui et de ses camarades, sautant commodément les atrocités commises par les mêmes Waffen SS en Russie. «Il n’y avait rien qui pouvait mal tourner», affirme Noth. Eh bien, sauf perdre la guerre, ce qu’ils ont fait, merci Dieu.
La conscience pique cependant d’autres sujets. «Ils étaient les auteurs», se dit un homme, et après avoir réfléchi plus loin, il dit: «Je me sens comme un agresseur.» Pour autant, cependant, son observation selon laquelle «Personne n’est parti» reste un dernier mot qui fait frémir.
Joue actuellement dans certains cinémas.