[Critique] Looper

Les histoires de voyage dans le temps ont toujours fasciné, aussi bien les réalisateurs (L’effet Papillon, l’Armée des douzes singes) que les auteurs (La machine à remonter le temps). Le dernier en date à traiter de ce sujet est Looper, un film mené par Joseph-Gordon Levitt et Bruce Willis, avec derrière la caméra, Rian Johnson, réalisateur du réussi « Une Arnaque presque parfaite »

On y découvre que le voyage dans le temps est possible en 2070, et que, bien qu’interdit à cette époque, les mafieux s’en servent pour se débarrasser de leurs ennemis : ils sont envoyés 30ans plus tôt afin d’être assassinés par des Loopers. Un Looper apprend qu’à un moment, il se retrouvera à assassiné sa version future de lui-même et qu’il ne lui reste plus que 30ans à vivre. Joe (JGL) est un de ces Loopers. Le jour où il doit affronter son futur lui (Bruce Willis), les choses dérapent : Joe vieux veut se venger, tandis Joe jeune veut éxécuter son contrat (sous peine d’avoir la mafia sur son dos).

Le film nous offre une histoire assez complexe tout en étant aisement accessible grâce aux commentaires de Joe. Ici, aucune explication scientifique ou de longues théories sur comment ce fantasme est possible, et c’est tant mieux : l’intérêt du film n’est pas de savoir le pourquoi du comment, mais de nous fournir un film d’action qui affronte deux mêmes personnages différents que par l’âge et l’expérience.

On retrouve deux acteurs qui nous offre chacun une très bonne prestation : il n’est pas question que les deux Joe soient identiques mais aient des similitudes : une façon de parler proche ainsi que quelques mouvements similaires. Et le fait est que le résultat fonctionne.

Cependant, le fait que les deux acteurs ne se ressemblent pas du tout, JGL a du recourrir à des prothèses pour légèrement modifier son nez et ses lèvres, nécessitant 3heures de maquillage quotidien. Et le résultat est malheureusement décevant : on remarque régulièrement l’artifice et certains plans donnent l’impression de mauvais effets spéciaux. Le reste du casting est bon, et est porté par une Emily Blunt meurtrie, et un Jeff Daniels très bon dans son rôle de mafieux paternel.

La représentation visuelle des USA d’ici 30ans est très bonne : glauque et où l’on ressent un pessimisme ambiant, où la drogue est courante et où les améliorations génétiques (télékinésie) courantes.

Le film se déroule en deux temps, le premier qui installe l’histoire, explique les tenants et aboutissants et présente les personnages, et le second avance sur l’intrigue principale. S’ensuit alors un souci de rythme : la première partie est très rythmée, excellente, tandis que la seconde s’essoufle. Le final relève cependant la lenteur de la seconde partie en nous proposant un climax explosif et plein de rebondissements, avant de nous laisser le choix entre deux fins possibles : une fin prévisible ou un happy-ending. Et c’est le souci du film, c’est qu’on sait que quelque soit la fin, on en sera déçu.

On se retrouve ici avec un bon film de SF, qui souffre cependant d’un léger souci de rythme et d’une fin décevante.

Note :


Looper
Réalisé par Rian Johnson
Avec Joseph Gordon-Levitt, Bruce Willis, Emily Blunt, Piper Perabo et Jeff Daniels.

Date de Sortie: 31 Octobre 2012
Genre: Science Fiction, Action

Synopsis: Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les « Loopers ») les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

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