[Critique] Cashback
Avant de se tourner vers la réalisation, Sean Ellis était un photographe. Forcément, la transition n’est pas des plus évidentes, tant les deux mondes sont différents avec pour seul point commun, le travail de l’image. Pourtant le réalisateur arrive à livrer une oeuvre très belle…
Car avant d’être un long métrage, Cashback était un court, nommé aux Oscars, qui fut ensuite adapté en long-métrage. Et si cette adaptation ne paraît pas forcément évidente, force est de reconnaître que Sean Ellis propose un film très beau et très émouvant.
En suivant les huit nouvelles heures d’une vie d’un jeune dessinateur, Sean Ellis nous livre une réflexion intéressante sur le temps qui passe, les relations et l’amour. Le film nous permet aussi de voir l’art sous un autre aspect, en suivant l’œil et les pensée de Ben. Les deux personnages principaux sont attachants et offrent une histoire très crédible, aussi bien du point de vue masculin et féminin. L’humour est omniprésent, et n’est pas seulement existant grâce aux deux acolytes. Un humour beaucoup plus absurde apparaît ponctuellement, offrant de bonnes bouffées d’oxygène au film.
Mais la réelle puissance de ce film ne réside pas réellement dans l’histoire, mais dans la photographie. C’est à ce moment là que l’on sent toute l’expertise du réalisateur. Chaque plan est travaillé, notamment la dernière scène dans la neige. La musique colle bien à l’ambiance du film.
Cependant, force est de reconnaître que malgré les 1h30, on sent que l’histoire traîne un peu en longueur, la faute à un rythme pas forcément maîtrisé. Certaines péripéties sont parfois difficilement compréhensible dans le cheminement narratif.
Cashback est une réelle perle visuelle, portant un scénario attachant, mais pas dépourvu de défaut.
Note :
Cashback
Réalisé par Sean Ellis
Avec Sean Biggerstaff, Emilia Fox, Shaun Evans …
Date de sortie: 17 Janvier 2007
Genre: Comédie dramatique.
Synopsis: Ben Willis, étudiant aux Beaux-Arts, se fait plaquer par sa petite amie Suzy. Devenu insomniaque suite à cette rupture, il se met à travailler de nuit au supermarché du coin. Là, il fait la connaissance de quelques personnages hauts en couleur qui cultivent, chacun à sa manière, l’art de tromper l’ennui pendant les longues heures de travail. L’art de Ben consiste à imaginer qu’il suspend le temps, ce qui lui permet d’apprécier la beauté du monde « en mode pause » et des êtres qui le peuplent. Il est particulièrement sensible au charme de Sharon, la discrète caissière qui détient peut-être la clé de ses insomnies.