[Critique] A Most Violent Year

Après avoir fait vivre une crise de la finance à plein de stars dans « Margin Call » et failli noyer Robert Redford dans « All Is Lost », J.C. Chander revient avec « A Most Violent Year », plongée dans les années 80 à New-York. Plus précisément en 1981, année la plus violente vécue par la Grosse Pomme. On y suit le parcours d’Abel, patron d’une entreprise au bord du chaos.

« A Most Violent Year » raconte le parcours d’un self-made man comme un autre : il a remporté son succès tout seul, ses affaires vont bien et sa vie privée est réussie. Pourtant, petit à petit, des grains de sable vont venir enrayer la mécanique, et sa moralité va être mise à rude épreuve. Va-t-il sombrer dans l’illégalité pour sauver sa peau ? Comment concilier ambition professionnelle et éthique personnelle ?

Ce sont quelques questions auxquelles J.C. Chandor confronte Abel. Une lutte fascinante pour un personnage brillamment écrit, et qui presque à lui seul sauve le film. Car durant la première demi-heure, il faut s’accrocher pour ne pas s’ennuyer devant une banale histoire de lutte entre plusieurs entreprises pétrolières. Les enjeux sont inexistants, et à l’exception de l’implication de la justice dans les affaires pas forcément clean d’Abel, il faut lutter pour ne pas décrocher. Heureusement, un coup de feu, au sens littéral du terme, arrive au bon moment pour relancer l’intrigue et enfin donner de l’intérêt à l’histoire.

C’est dans ces moments-là que Chandor peut compter sur ses acteurs tous parfaits. Outre Oscar Isaac, Jessica Chastain lui vole la vedette lors de ses scènes malheureusement trop peu nombreuses alors que son personnage est pourtant très intéressant et illustre à merveille l’adage « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Albert Brooks et David Oyewolo sont également très bons mais aussi peu présents que Chastain. De bout en bout le film suit Abel, son cheminement, et prend la décision de ne le faire compter que sur son sens de la débrouille et du dialogue pour le tirer d’affaire. Il est rafraîchissant de voir que Chandor ne sombre pas dans une énième histoire de descente aux enfers. Il refuse la facilité pour Abel et Isaac le joue très bien.

Et à défaut d’avoir un scénario assez solide, J.C. Chandor peut aussi compter une nouvelle fois sur ses talents de metteur en scène. La réalisation est splendide, bien aidée par une superbe photographie mettant en valeur New-York sous la neige, ainsi que par une reconstitution des 80’s très réussie, notamment pour la garde-robe de Jessica Chastain.

Dommage donc que A Most Violent Year souffre d’un scénario qui met trop de temps à démarrer, car une fois que l’on est dedans, on ne décroche plus de cette histoire emmenée par un casting excellent et une mise en scène léchée.

Un thriller qui aurait pu être excellent s’il n’était pas handicapé par une première demi-heure plombante.

Note:


A Most Violent Year

Réalisé par J.C Chandor

Avec Oscar Isaac, Jessica Chastain, Albert Brooks, David Oyelowo, Elyes Gabel,…

Date de Sortie : 31 décembre 2014

Genre: Thriller, Policier, Drame

Synopsis: New York – 1981. L’année la plus violente qu’ait connu la ville. Le destin d’un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l’époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

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