This Is Not a Burial, It’s a Resurrection Avis critique du film (2021)

Le réalisateur imprègne la pièce d’un mysticisme envoûtant, accompagné d’une partition spectrale de Yu Miyashita. Sa dissonance aiguë résonne comme s’il s’agissait d’un chœur de voix hurlant de l’au-delà. Comme Mantoa, Twala est cadré petit dans les plans larges qui composent un grand pourcentage des cadres boxy du directeur de la photographie Pierre de Villiers. Dans chaque plan, la caméra et la composition laborieuse interagissent (par le biais de zooms ou de panoramiques subtils) pour maximiser leur signification. Des couleurs saturées, du genre si rarement vu dans le cinéma occidental ces jours-ci, imprègnent les panoramas montagneux et leur ciel ouvert avec une intemporalité magnifique.

En présentant des pratiques culturelles et des cérémonies, Mosese n’entretient pas la curiosité ethnographique mais les présente comme une partie vivante de la tapisserie du monde à portée de main. Cette approche tacite de la spécificité qui ne considère pas le regard blanc comme faisant partie de son langage cinématographique reflète celle des récentes sorties africaines qui naviguent puissamment dans la narration et le mythe, comme la «Nuit des rois» ivoirienne et le «You Will Die at Twenty» soudanais. », Ou la récente« Vitalina Varela »de Pedro Costa, centrée sur le Cap-Vert, dans son traitement de la douleur et du reproche humain du divin. Toutes ces histoires sont absorbées par un surnaturel austère.

Dans sa quête d’un véritable départ hors de ce royaume mortel qui ne semble plus avoir de place pour elle, Mantoa fait le contraire de se rapprocher de la divinité chrétienne dans ses derniers jours. Elle décolonise la mort de la spiritualité qui lui est imposée et dans laquelle elle ne trouve plus de sens. C’est radical de l’entendre dénoncer à quel point toute la douleur qu’elle a endurée au cours de son existence était peut-être pour rien.

Mais tout comme le nihilisme semble régner, Mosese transforme ses révélations en quelque chose de beaucoup plus puissant que d’abandonner. Sa signification se trouve dans le sol où elle se trouve, où son mari lui a construit une maison de ses propres mains pour qu’ils puissent en faire une maison. C’est dans la mémoire des restes souterrains et dans chaque fleur qui pousse au-dessus d’eux. L’extraordinaire Twala nous fait croire; sa conviction inébranlable devient un fait ancré dans un lieu où plus rien ne semble immuable.

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