Sisu Avis critique du film & résumé du film (2023)

Le mot « sisu » est presque intraduisible, mais son sens le plus proche suggère une détermination inébranlable, qui semble même conjurer la mort. La détermination est exactement ce dont Korpi aura besoin lorsque, sur le chemin du retour avec sa fortune de pépites accrochée à la sacoche de son cheval, il tombera sur une bande de nazis maussades. Les nazis transportent une sorte de « trésor » (bien que ces captives ne soient pas traitées comme telles), un cadre de femmes finlandaises. Malgré tous ses efforts, les soldats découvrent son butin, déclenchant un combat pour le prix miné.

Il serait facile de regarder le film vicieusement sanglant de l’écrivain / réalisateur Jalmari Helander pour son cinéma d’exploitation, son western spaghetti et ses racines d’action des années 1980, qui doivent leurs richesses aux films de Sergio Leone et à «Rambo: First Blood», respectivement. Le personnage d’homme de peu de mots que Tommila dépeint est certainement taillé dans la même étoffe que The Man with No Name de Clint Eastwood. Semblable à Rambo, il porte également un curriculum vitae improbable : Korpi est un ancien soldat des forces spéciales si prolifique dans ses meurtres de Russes pendant la guerre d’Hiver (il aurait tué 300 d’entre eux pour venger le meurtre de sa femme et de sa fille) qu’ils considèrent lui un fantôme imbattable. Cette information, cependant, ne suffit pas à dissuader le sauvage commandant de la compagnie allemande Bruno (Aksel Hennie). Alors que la guerre touche à sa fin et que le spectre des crimes de guerre se profile à l’horizon, Bruno voit l’or comme son billet pour une future punition. Dans leur lutte, le film empile des corps aussi haut qu’un nombre de morts de Rambo. Mais « Sisu » est plus que son carnage agréable.

Traditionnellement, les prospecteurs ont été des signes avant-coureurs symboliques de la colonisation et du vol de terres. Ils arrivent pour siphonner les ressources vitales d’une région appartenant à une population autochtone locale. En Amérique, les ruées vers l’or ont été le prolongement d’un destin manifeste. Mais Helander modifie subtilement ces attentes historiques.

Il est révélateur, par exemple, de la façon dont Helander et le directeur de la photographie Kjell Lagerroos capturent le sombre paysage finlandais : un paysage d’enfer désolé ravagé par des cratères, des villages brûlés, composés de corps suspendus à des poteaux téléphoniques. Toute l’infrastructure du pays, du sol à ses formes de communication, a été brisée par des balles, des bombes et des mines terrestres. Lorsque Korpi brise le sol tranquille autour du ruisseau pour ouvrir le film, creusant des trous qui ressemblent à des cratères, il ne le fait pas pour briser sa définition physique. C’est un homme local qui peut être interprété comme prenant l’or pour protéger l’une des rares ressources restantes de son pays. Les nazis sont, bien sûr, représentés comme les colonisateurs, essayant de voler le seul trésor qu’ils n’ont pas détruit dans ce pays. C’est une subversion palpitante de l’image historique du prospecteur pour déployer un message profondément nationaliste.

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