My Donkey, My Lover & I Avis critique du film (2022)
Nous ne voyons pas cela venir dans la scène d’ouverture du film, mettant en vedette l’institutrice Antoinette (Laure Calamy, dont la renommée de « Call My Agent » aux États-Unis a probablement contribué à faire de ce film un distributeur américain) se transformant en robe pendant que ses élèves gardent la tête sur leur bureau avant un récital de spectacle de talent à l’école primaire. Ce que nous voyons, c’est un personnage si spontané qu’elle est prête à risquer d’être vue à moitié nue par une classe pleine d’enfants.
Le père d’un des enfants, Vladimir (Benjamin Lavernhe), est l’amant, et après le récital, qui était une affaire de fin d’école, Antoinette a presque le vertige de partir en vacances avec lui. Mais non. L’intermède adultère est usurpé par un voyage en famille dans les Cévennes. La fille Alice (Louise Vidal), enchantée par Stevenson, a supplié le voyage. Dans ce que nous comprenons comme un geste typiquement fou, Antoinette réserve sa propre randonnée.
Avec un âne, un charmant grisonnant nommé Patrick. Lors de sa présentation à son groupe de randonneurs, elle apprend qu’aucun des autres n’a pris l’option de l’âne. Antoinette n’a aucune expérience avec les animaux, aucune idée de comment faire un nœud coulant et des chaussures de randonnée vraiment inappropriées. (Ce sont des chaussures de basket Nike.)
De manière rafraîchissante, le film, écrit et réalisé par Caroline Vignal, ne s’appuie pas trop sur l’inadéquation totale d’Antoinette à la vie en plein air; les images d’elle pourchassant l’âne sont heureusement brèves. Il se trouve que Patrick est une âme sociable qui forge un lien apparemment réel avec Antoinette. Son affinité s’exprime explicitement lorsqu’Antoinette rencontre enfin Vladimir et sa famille : il braie, pour la première fois, sur la femme de Vladimir.
A cette occasion, Vladimir panique. Pas assez pour l’empêcher d’emmener Antoinette dans les bois pour un coup rapide plus tard dans la nuit. Il se trouve que la femme de Vladimir, Elénore (Olivia Côte) sait tout sur les indiscrétions érotiques de Vladimir, et la séquence où elle raconte tout à Antoinette alors que Patrick hoche la tête impassible est tout à fait le lulu comique.
Il ne sera pas surprenant que le voyage devienne une réalisation de soi pour Antoinette, car sa randonnée avec Patrick lui insuffle un nouveau sentiment d’estime de soi. Une assez excitée aussi, comprenant non pas une mais deux rencontres mignonnes et une connexion « qui s’est produite » et se termine par une autre connexion à venir. Sans une seule touche d’art et d’essai, cette bagatelle finalement charmante pourrait bien être une comédie romantique américaine si elle n’était pas tout à fait si, eh bien, promiscuité. A la française. En effet, un remake américain pourrait être intéressant justement pour cette raison.
Maintenant à l’affiche dans les salles.