Mutt Avis critique du film & résumé du film (2023)

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L’odyssée new-yorkaise de Feña évoque des films comme « After Hours » ou « Do the Right Thing », où un personnage croise de nombreuses personnes en peu de temps, une expérience intensifiée par la densité de la ville. Mais le rythme toujours en mouvement du film ressemble plus à « Tangerine », le film de Sean Baker sur deux femmes trans de couleur à Los Angeles. « Mutt » est structuré de manière si étroite qu’il y a peu de moments où le film ralentit finalement suffisamment pour laisser les personnages exister, pour des moments calmes qui permettent la conversation et la confession. Et heureusement ou malheureusement pour Feña, la majorité de ces moments vulnérables se passent avec son ex compliqué. Ce n’est pas une journée facile et décontractée, et ce rythme peut parfois sembler épuisant.

L’histoire de Lungulov-Klotz fonctionne également comme une arme à double tranchant, en particulier lorsqu’il s’agit de moments hostiles comme lorsque Feña est maltraitée, interrogée de manière insensible par des étrangers, ostracisée par sa famille ou invitée à cacher son identité trans. C’est déchirant et frustrant, et il n’a qu’une quantité d’énergie dans une journée donnée pour faire face à l’ignorance des gens. Je peux comprendre à quel point le fait de devoir constamment justifier son existence peut porter sur un public déjà soumis à ces mêmes commentaires et jugements. Pour certains, voir cette oppression à l’écran peut donner l’impression de voir leurs expériences représentées, vues et validées. Pour d’autres, c’est un rappel douloureux à plusieurs reprises de la façon dont le reste du monde cis les traite. « Mutt » offre peu en termes d’évasion mais se rapproche d’une version intensifiée du réalisme compressée en une brève durée d’exécution.

En tant que Feña, Lio Mehiel évoque une présence décousue à l’écran qui ne semble ni trop polie ni trop gênante. Il est blessé mais protecteur, n’a pas peur de souligner l’hypocrisie de son ex mais toujours attiré par lui et ne peut s’empêcher de laisser son regard croiser celui de John. Nous le voyons s’occuper à contrecœur de sa sœur et travailler à travers son réseau d’amis pour un coup de main en cas de besoin. Dans la caméra du directeur de la photographie Matthew Pothier, le cadre se referme souvent sur son visage, son regard déterminé, son indignation envers les fanatiques, son inquiétude pour sa sœur et sa frustration face à sa mauvaise journée. Il porte le film sur ses épaules fines, invitant le public à se dépêcher et à le suivre jusqu’à sa prochaine étape.

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