Exodus : Gods and Kings : Critique et avis du film

popguest | 9 décembre 2014 | Critiques |

Que donne ce Exodus : Gods and Kings ?

Réalisateur : Ridley Scott Acteurs : Christian Bale, Joel Edgerton, Aaron Paul, Ben Kingsley Distribution : Twentieth Century Fox France Durée : 2h30 Genre : Péplum , Action

Date de sortie : 24 décembre 2014

Synopsis : L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire.
Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.

Critique par Maxime Crépieux

On pouvait être soulagé de voir Ridley Scott revenir ici au genre qui lui a fait connaître le plus gros succès de sa carrière (Gladiator): le film historique avec Exodus : Gods and Kings. Surtout après avoir connu un échec avec Cartel et avoir déçu avec Prometheus.

Surfant sur une mode actuellement en vogue à l’Hollywood, le péplum biblique (cf. les récents succès de Noé ou de Son of God cette année), le réalisateur britannique s’attelle donc à décrire durant 2h30 le récit spectaculaire de Moïse. Sa rivalité avec Ramsès, son exil à Madian, son retour en Égypte des années plus tard pour mener la révolte de son peuple, les dix plaies de Dieu infligées aux égyptiens avant le fameux passage de la mer Rouge : tout y est. Avec une énorme qualité : il ne minimise jamais le spectaculaire.

C’est bien évidemment la plus grosse qualité du film, à laquelle on était néanmoins en droit de s’attendre de la part du réalisateur de Gladiator. En témoigne la reconstitution de la bataille de Qadesh, au cours de laquelle Ramsès et Moïse conduisirent les Égyptiens à vaincre les Hittites, criante de réalisme et de brutalité. Avec cette nouvelle confirmation : Ridley Scott reste bien l’un des meilleurs metteurs en scène hollywoodiens actuel pour raconter de tels épopées cinématographiques, loin des styles kitsch et tape à l’œil de 300 ou autre Pompëi.

Cependant, des doutes émergent quant à certains changements de son style épique si brillant en général : pourquoi avoir décidé de filmer son film en 3D, à la valeur ajoutée plus que minime ici (qui a dit inutile ?) ? Ou encore, pourquoi avoir eu recours de trop nombreuses fois (alors qu’il aurait pu parfois s’en dispenser) à des effets spéciaux assez communs en lieu et place d’un style artisanal qui faisait son brio il y a encore quelques années (cf Robin des Bois) ?

Il n’en reste pas moins que cette épopée solide de 2h30 n’ennuie que très rarement, servi par une nouvelle interprétation plus que solide de Christian Bale. Peu d’acteurs hollywoodien aujourd’hui, à part peut-être Matthew McConaughey, peuvent encore prétendre dégager une telle intensité et un tel charisme à l’écran. L’acteur gallois n’en fait jamais trop, toujours crédible dans des situations pourtant très diverses et ce au fil de ses transformations physiques.

Mais c’est finalement dans un choix narratif que Exodus : Gods and Kings surprendra le plus, celui d’avoir fait joué le rôle de Dieu à personnage que l’on attendait pas (et à l’interprétation épatante au passage). La preuve, à l’avenir, que l’audace dont peuvent parfois encore faire preuve les films de Ridley Scott ne sera peut-être pas à chercher là où on s’y attendrait le plus…

A lire également