[Critique] La Vengeance dans la Peau

la vengeance dans la peau 2007

Avec La vengeance dans la peau, Paul Greengrass (réalisateur du second volet) vient mettre un terme (et de quelle façon !) à la trilogie Jason Bourne, faisant entrer le film et toute l’équipe qui y a collaboré, (avec Doug Liman, réalisateur du premier en producteur éxécutif) dans la mythologie du cinéma.

Ce troisième volet est celui de tous les superlatifs tant il va loin. Jamais un tel film n’aura ainsi été rythmé du début à la fin, et jamais autant la mise en scène n’en aura été à l’origine : Greengrass réussit le parfait film d’action, il impose une nervosité, une tension et un souffle épique à son récit, renvoyant à une situation actuelle bien connue, celle d’un monde en perpétuel mouvement et constamment instable.

C’est d’ailleurs le but du réalisateur : à force de faire bouger son protagoniste, machine à tuer en quête de repos, partout à travers le monde, il finit par brouiller toute notion de frontière, de langue, de lieu, chacun pouvant être confronté aux mêmes désillusions que celles du pays de l’oncle Sam. C’est enfin l’opus où l’irlandais va le plus loin en choisissant pour opposant à Bourne les Etats-Unis eux-mêmes, et ses cellules multiples, engluées dans de profondes querelles de pouvoir internes, rejettant plus loin le souci de la vie humaine (génial David Strathairn, incarnant le penchant maléfique de son personnage de Good night and good luck). Le cinéaste pose sans manichéisme la question de la ligne ténue qui existe entre la morale et la raison d’Etat (effleurant la question du lien entre milieu financier et pouvoir politique, notamment pour la section madrilène de la CIA) … tiens tiens, celà ne vous rapelle-t-il pas quelque chose ?

Une excellente fin pour ce qui est pour ma part l’une des meilleures trilogie du cinéma, du moins la meilleur en ce qui concerne les films d’action. Matt Damon signe encore et toujours une prestation de qualité. Une bande-son qui coïncide toujours autant avec l’image, des scènes à couper le souffle comme dans les deux derniers épisodes. Petit à petit dans la trilogie on découvre qu’il y a toujours quelqu’un plus puissant que le précédent « méchant ». Une histoire recherchée et une mise en scène digne des plus grands réalisateurs pour terminer le changement des films d’espionnage à jamais et ainsi devenir une vraie référence.

la vengeance dans la peau 2007

Troisième et dernier volet de la trilogie Jason Bourne. Toujours derrière la caméra tremblante mais très efficace de Paul Greengrass, Matt Damon remonte la piste de la CIA jusqu’à New York pour une ultime confrontation avec ses créateurs. Là encore le scénario nous emmène de Paris, à New-York, en passant par Milan, Madrid et Tanger. Du grand divertissement urbain aux scènes d’action proprement hallucinantes ! La boucle est bouclée pour Jason Bourne.

Note :

Note-9-10

La Vengeance dans la Peau
Réalisé par Paul Greengrass
Avec Matt Damon, David Strathairn, Julia Stiles, Joan Allen, Edgar Ramirez,…

Date de Sortie: 12 Septembre 2007
Genre: Action, Espionnage

Synopsis: Jason Bourne a longtemps été un homme sans patrie, sans passé ni mémoire. Un conditionnement physique et mental d’une extrême brutalité en avait fait une machine à tuer – l’exécuteur le plus implacable de l’histoire de la CIA. L’expérience tourna court et l’Agence décida de le sacrifier.
Laissé pour mort, Jason se réfugie en Italie et entreprend une lente et périlleuse remontée dans le temps à la recherche de son identité. Après l’assassinat de sa compagne, Marie, il retrouve l’instigateur du programme Treadstone qui a fait de lui un assassin et l’a condamné à l’errance. S’estimant vengé par la mort de ce dernier, il n’aspire plus qu’à disparaître et vivre en paix. Tout semble rentré dans l’ordre : Treadstone ne serait plus qu’une page noire – une de plus – dans l’histoire de l’Agence…
Mais le Département de la Défense lance en grand secret un second programme encore plus sophistiqué : Blackbriar, visant à fabriquer une nouvelle génération de tueurs supérieurement entraînés. Jason est, pour le directeur des opérations spéciales, une menace et une tache à effacer au plus vite. Ordre est donné de le supprimer. La traque recommence, de Moscou à Paris, de Madrid à Londres et Tanger…

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