[Critique] Frankenweenie

Frankenweenie 2012Après Dark Shadows sorti en mai qui fut plutôt bien apprécié, Tim Burton sort enfin son bébé du placard. Après avoir réalisé un court-métrage en 1984, il le fait en long métrage avec pour principal atout, le noir et blanc.

Il réutilise son histoire pour mieux se l’approprier et même l’améliorer pour le rendre merveilleux aux yeux de Disney et donc des enfants…

Environnement exclusivement noir et blanc et atmosphère cafardeuse : dès le début, le spectateur plonge dans l’univers sombre et poétique du « maître » Tim Burton, qui s’est fait un plaisir de recréer l’ambiance des anciens films d’horreur des années 30. Se situant dans une ville des États-Unis, New Holland, l’histoire met en scène un personnage un peu marginal, solitaire et créatif : Victor Frankenstein, qui porte le même nom que le savant sorti de l’imagination de Mary Shelley. Ce garçon passionné de cinéma et de science a pour unique compagnie, au cours de ses nombreuses recherches et expériences, son chien Sparky, un bull terrier qui est son seul ami. Et un jour survient le drame : l’animal tant aimé meurt, percuté de plein fouet par une voiture. L’attachement que l’on voue aux deux protagonistes dès les premières minutes du film est tel qu’il n’y a pas de honte à verser sa petite larme lors de la disparition brutale du chien que son jeune maître, dévasté, se résoudra à enterrer. Alors que l’école accueille un professeur inquiétant, mais réellement intéressant, Victor a une révélation en l’écoutant parler des effets de l’électricité. Il lui vient alors une idée…  

Alliant la nostalgie de ces « vieux » films dont il est fan (Frankenstein, la Momie, Godzilla, les films d’Alfred Hitchcock…) et la poésie fortement teintée de pessimisme qui lui est propre, Tim Burton nous sert là une belle prouesse d’animation… en stop-motion. Comme souvent, son héros est un personnage peu ou pas intégré dans la société, visionnaire sans doute, et attachant à plus d’un titre. Timide et marginal, le jeune Victor voue cependant un attachement sans faille à Sparky, et son expérience, faite dans le seul but de le retrouver vivant, réussit, à l’inverse de celle de ses petits camarades qui échouent, transformant des animaux bien innocents en créatures plus ou moins monstrueuses. La science sans conscience serait-elle donc fatale ?

À noter aussi, le fait que ce film est bourré de références, on en trouve aussi bien aux films cités plus haut qu’à ceux de Tim Burton lui-même. Ainsi, les traits de Victor Frankenstein ne sont pas sans rappeler ceux de son patronyme de prénom Victor Van Dort (les Noces Funèbres) en plus jeune, et Sparky a le caractère affectueux et joueur de Scraps, le chien-squelette de ce même personnage, les faits se produisent pendant des événements festifs, comme pour l’Étrange Noël de Monsieur Jack. Autrement, la tortue de Toshiaki est nommée Shelley, on n’a guère besoin d’expliquer pourquoi, le maire et sa fille Elsa Van Helsing portent le même nom que le fameux chasseur de vampires qui intervient dans le Dracula de Bram Stoker. Ce film contient de nombreux clins d’œil, et je pense en avoir raté un bon paquet…

Si vous ajoutez à l’émotion, au suspense, à l’esthétique et à l’intelligence de ce film la somptueuse bande musicale de Danny Elfman, vous obtenez un cocktail véritablement magique. Les accords d’orgue parachèvent l’ambiance gothique et très sombre de Frankenweenie, qui reprend les grandes lignes d’un court métrage de monsieur Burton datant de 1984 mais qui est loin d’être un simple remake.

Frankenweenie 2012

Un film à la hauteur de Tim Burton ! très émouvant. Il aura mit du temps à le finir mais le résultat est là ! Son univers me fera toujours rêver.

Note :

Note-8-10

Frankenweenie
Réalisé par Tim Burton
Avec les voix de Charlie Tahan, Winona Ryder, Martin Lindau, Martin Short,…

Date de Sortie: 31 Octobre 2012
Genre:Animation, Comédie, Epouvante, Horreur, Science-Fiction

Synopsis: Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Il lui apporte au passage quelques modifications de son cru… Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…

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