[Critique] Dumbo

dumbo 1941

Dumbo est le quatrième film des “Classiques d’animation” de Disney, sorti en 1941 aux États-Unis, juste après Pinocchio et Fantasia qui avaient fait très peu de recettes. Il est le long-métrage le plus court de la Compagnie, cela s’explique par une histoire qui se veut assez simple, c’est d’ailleurs ce qui le rendra populaire aux spectateurs, mais aussi grâce à l’émotion qui s’y trouve. Dumbo, c’est un éléphanteau, qui reprend un peu le même scénario que Le Vilain Petit Canard : il est différent et on se moque de lui, que ce soit par les autres animaux mais aussi les humains. Il vient de l’imagination d’Helen Aberson et se trouve dans un livre publié en 1939.

L’histoire se déroule dans un cirque, les spectateurs sont d’ailleurs directement plongés dans ce thème dès le générique fait avec des affiches de cirque et une musique de fête. C’est original, car cela dénote des longs-métrages précédents de Disney. L’ambiance est festive, comme un cirque se doit d’être. Dumbo est également un film où les enfants ont l’impression de jouer, par exemple, on nous montre un carte de la Floride, puis une ville, ce qui rappelle les maquettes avec les trains qui étaient très à la mode. Dumbo, ce n’est pas qu’un éléphanteau qui tente de trouver sa place dans un cirque, c’est avant tout l’amour d’une mère pour un fils, surtout un fils tant attendu puisque la cigogne c’était perdu en chemin. Cette relation mère/fils (reprise dans de nombreux autres films comme Bambi) est la partie la plus émouvante du film, avec un mère qui se sacrifie pour protéger son fils, qui l’accepte malgré ses défauts et c’est cette relation qui va nous livrer la chanson la plus émouvante du film, une berceuse : Mon tout petit. Elle a été composée par Frank Churchill qui avait déjà travaillé avec Disney pour Silly Symphonies. Cette berceuse est l’un des plus beaux moments du film, passant d’un Dumbo séparé de sa mère aux autres bébés qui s’endorment avec leurs mères. La relation entre Timothée, la souris, et Dumbo est également un point positif du film, il est le seul personnage qui s’occupe de lui et le défend, ayant le rôle de substitution de la mère, il guide l’éléphanteau en tant que conscience et agent. C’est grâce à ce personnage que le moral du film peut se faire et avoir un réel impact, puisque c’est grâce lui que le héros comprend qu’il peut se servir de sa différence pour en tirer des avantages, mais également qu’en travaillant dur il y aura toujours une récompense. La morale est assez banale mais elle reste véridique et elle a sa place dans Dumbo.

En revanche, à cause de restrictions budgétaires : le film est court, il dure seulement 1h04, certains éléments de l’histoire sont donc seulement résumés, la fin semble arriver un peu trop vite. Il y avait à l’époque de la création du film : une grève chez Disney, ce qui les a poussé à faire un travail économique et beaucoup plus rapide pour la réalisation du 4ème Classique. Le graphisme est donc moins précis, voir grossier par moments (les humains par exemple ou encore le train). Et si le thème du cirque est respecté à fond, l’image qui en ressort n’est pas forcément glorifiante : des hommes qui doivent travailler sous une tempête, des animaux qui ne sont là que pour amuser le public avec un spectacle ridicule. L’image donnée du cirque est très négatif (mais après peut-être est-ce parce que je n’aime pas ça ?). La morale du film est certes très forte, mais c’est aussi fait de méchanceté gratuite : de la moquerie vers plus petit que soit, une punition injustifiée, un enfant séparé de sa mère… Même si tous ses problèmes se règlent à la fin, il me semble que le mal a été fait et ne peut pas vraiment être oublié. Il y a également le nom de « Dumbo », qui rappelle dumb en anglais, ce qui peut à la fois dire muet (le personnage l’est, et c’est expliqué par le fait qu’il soit un bébé) mais aussi stupide. Ce qui me gêne dans ce film, c’est également le passage des éléphants roses, complètement différent de l’animation habituelle de Disney, ce passage est très original, mais il reste très effrayant, avec une musique assourdissante. Cette scène est sûrement l’une des plus mémorables du film, mais je n’ai jamais réussi à l’apprécier et je n’y arriverai sûrement jamais.

Dumbo est un donc un film d’animation touchant, avec cet éléphanteau qui cherche à trouver sa place dans un cirque malgré sa différence et les moqueries, le message délivré est très optimiste, et sa simplicité permet même aux plus petits de la voir et de l’apprécier.

dumbo 1941

Malgré une réalisation simple et économique, Dumbo reste un film très émouvant et sympathique, à voir dès le plus jeune âge.

Note :

Note-6-10

Dumbo
Réalisé par Ben Sharpsteen, Norman Ferguson, Wilfred Jackson
Avec les voix originales de Sterling Holloway, Verna Felton, Edward Brophy,…

Date de Sortie: 24 Décembre 1947
Genre: Animation

Synopsis: Par un beau matin de printemps, une cigogne livre un nouveau-né à Madame Jumbo, une femelle éléphant pensionnaire d’un cirque itinérant. A sa grande surprise, sa progéniture arborre des oreilles démesurément grandes, ce qui lui vaut d’être surnommé Dumbo par ses congénères méprisants. Rejeté de tous, le pauvre animal trouve dans une petite souris malicieuse une fidèle alliée, qui l’aidera à transformer ce handicap en atout.

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