[Critique] Cake

C’est le film de la rédemption pour Jennifer Aniston. Enfermée dans le genre de la comédie romantique depuis la fin de Friends, et à l’exception de « Dérapage », on n’avait pas vu l’actrice dans un rôle dramatique depuis bien longtemps. C’est réparé avec « Cake », petit drame indépendant où sa prestation lui a valu de nombreuses nominations.

Claire Simmons était une avocate mariée et mère d’un petit garçon. Un accident l’a laissé grièvement blessée et a emporté son fils, la laissant seule avec son mari dont elle a fini par divorcer. Il faut dire qu’elle s’est enfermée dans un pessimisme et un cynisme particulièrement désagréables, renforcés par son addiction aux anti-douleurs. Le jour où l’une de ses amies se suicide, tout va changer, et sa vie va prendre le chemin compliqué et plein d’embûches de… la rédemption.

La première scène du film donne le ton : une héroïne désagréable, un humour noir censé être ravageur, une petite musique donnant l’impression que l’on est devant un film décalé… Cake se donne beaucoup de mal pour se donner un genre, à mi-chemin entre le pur drame et la comédie. Le problème, c’est qu’aucun des deux genres ne fonctionne réellement ici, à cause d’un problème d’écriture des personnages. Tous incarnent précisément ce qu’ils doivent incarner sans jamais en sortir, et à l’exception de la bonne à tout faire de Claire, développée notamment à cause de ses complexes financiers, rien ne permet de s’attacher à eux. Trop de cliché tue le cliché.

Le casting ne démérite pourtant pas. Qu’ils soient de vrais personnages secondaires comme Sam Worthington ou Anna Kendrick, ou juste des apparitions comme William H. Macy ou Chris Messina, chacun semble heureux d’apporter sa contribution à un film pourtant on-ne-peut-plus banal. Et la véritable déception vient de Jennifer Aniston justement. Pendant deux heures, l’actrice grimace, gémit de douleur et fait un regard de chien battu. Mais pas aidée par un personnage rapidement exaspérant, elle n’émeut pas et nous laisse au final totalement indifférents à son sort. C’est dommage car l’actrice semble vraiment impliquée dans le projet et prend son rôle très à cœur. Autant dire que sa nomination aux Oscras aurait été volée si cela avait été le cas.

Avec sa bande-son et ses personnages clichés, Cake verse dans le misérabilisme total mais émeut rarement. C’est au final une sacrée déception car avec un tel casting et un sujet aussi sensible, il y avait tout pour faire du film un drame juste et sincère sur le destin d’une femme brisée.

Un drame décevant et tire-larmes malgré les efforts de Jennifer Aniston

Note :


 

Cake
Réalisé par Daniel Barnz
Avec Jennifer Aniston, Adriana Barraza, Anna Kendrick, Sam Worthington, Chris Messina, Felicity Huffman,…

Date de Sortie : 8 avril 2015
Genre: Drame

Synopsis: Claire Bennett (Jennifer Aniston) va mal. Il n’y a qu’à voir ses cicatrices et ses grimaces de douleur dès qu’elle fait un geste pour comprendre qu’elle souffre physiquement. Elle ne parvient guère mieux à dissimuler son mal-être affectif. Cassante et parfois même insultante, Claire cède à l’agressivité et à la colère avec tous ceux qui l’approchent. Son mari et ses amis ont pris leurs distances avec elle, et même son groupe de soutien l’a rejetée. Profondément seule, Claire ne peut plus compter que sur la présence de sa femme de ménage Silvana (Adriana Barraza, citée à l’Oscar), qui supporte difficilement de voir sa patronne accro à l’alcool et aux tranquillisants. Mais le suicide de Nina (Anna Kendrick, également citée à l’Oscar), qui faisait partie de son groupe de soutien, déclenche chez Claire une nouvelle fixation. Tout en s’intéressant à la disparition de cette femme qu’elle connaissait à peine, Claire en vient à s’interroger sur la frontière ténue entre vie et mort, abandon et souffrance, danger et salut. Tandis qu’elle se rapproche du mari de Nina (Sam Worthington) et de leur fils, Claire trouvera peut-être un peu de réconfort…

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