[Critique] Blanche-Neige et les Sept Nains

blanche neige et les 7 nains 1938

Blanche-Neige et les Sept Nains est le premier long-métrage d’animation des studios Disney, sorti en 1937, il est considéré comme un chef d’œuvre, puisqu’il a été un tournant dans l’animation, de par ses innovations, mais aussi pour le 7ème Art en général. Adapté du conte des frères Grimm, il va devenir l’aîné de nombreuses autres adaptations de contes populaires par Disney. Walt Disney a d’ailleurs été récompensé, en 1939, par un Oscar d’honneur, représenté par des statuettes à l’effigie des Nains, où il est écrit : « Innovation indiscutable dans le domaine de la cinématographie ayant charmé des millions de spectateurs et ayant ouvert au cinéma de vastes perspectives ».

L’adaptation est fidèle, mais simple, ils ont laissé de côté les deux premières tentatives de meurtre de la Reine sur Blanche-Neige. Ils ont enlevé l’aspect cannibale du texte original, puisque dans le conte la Reine pense manger les poumons et le foie de la princesse, et la mort de la Reine devient un accident dans le film alors que dans l’original, elle est condamnée à mort (on peut dire ça comme ça), il faut dire que la censure était partout. Tout cela pour faire de Blanche-Neige et les Sept Nains un film pour enfants, moins violent et plus amusant que le conte des Grimm. (N’oublions pas que les contes étaient, autrefois, fait pour effrayer et divertir un public d’adultes en majorité).

Blanche-Neige et les Sept Nains contient tous les ingrédients pour divertir les spectateurs, en effet il y a du suspens, de l’humour et de la romance. Le suspens se retrouve avec les scènes de la Reine/Sorcière, qui peuvent même aller jusqu’à terroriser les plus petits. L’humour est principalement dû aux nains, chacun sont nommés d’après leur qualité ou défaut (ils étaient sans noms dans le conte), mais aussi avec Grincheux et Simplet par leur relation avec la Princesse. La romance est là avec le coup de foudre entre le Prince (sans nom, mais il est dit qu’il s’appelle Ferdinand) et Blanche-Neige, un coup de foudre qui se fait en chanson. La musique d’ailleurs est un point important dans ce Disney, il va marquer une tradition : faire des films chantants, avec des airs qui resteront gravés dans les mémoire, un peu comme de vrais hymnes. Blanche-Neige et les Sept Nains nous offre donc trois chansons qui deviendront des classiques : « Sifflez en travaillant », « Heigh-Ho » et « Un jour, mon prince viendra », utiles ou non à l’histoire, elles marquent et font sourire les spectateurs (il a en plus gagné l’Oscar en 1938 dans la catégorie meilleure musique de film). Mais le vrai point positif de ce film est l’animation, pour l’époque à laquelle il a été fait, ils ont accompli de vraies prouesses pour donner aux personnages des mouvements fluides et non pas saccadés, mais les couleurs sont aussi très agréables. Il y a également l’ouverture qui se fait avec un livre, ainsi nous entrons littéralement dans le conte, ce qui est une très bonne idée (et qui sera aussi reprise par la suite, comme une marque de fabrique). Blanche-Neige et les Sept Nains est un très beau film visuellement et musicalement parlant, tout autant qu’il est enchanteur.

Il y a quelques facilités dans ce film, principalement par l’absence de réelles explications : le lien entre Blanche-Neige et la Reine, par exemple. Mais c’est surtout l’implication du Prince, elle reste très minime et il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Il n’est là que pour un coup de foudre rapide et sauver la princesse, c’est trop simple (même pour des enfants). Visuellement, aujourd’hui, nous pouvons être dérangés par des arrières plans fixes ou des transitions quelque peu mal faites, mais ce serait vraiment chipoter. Non, le plus gros reproche que l’on peut faire à ce film est le message qu’il véhicule : surtout celui sur le rôle de la femme. En 1937, ça ne choquait pas qu’une femme soit bonne qu’à faire la cuisine, le ménage et le repassage en souriant, aujourd’hui, dans nos mœurs, ça ne colle pas. Blanche-Neige a le rôle de la mère au foyer parfaite, légèrement soumise et naïve, or les petites filles la prennent pour modèle et on a peut-être envie que les petites filles de maintenant aspire à de plus grands rêves que celui de faire le ménage chez des personnes de petites tailles. C’est pareil pour les « Nains », légèrement dégradés dans ce dessin-animé, ils ont une patate à la place du nez et adore travailler dans les mines, tout cela n’est pas très valorisant. Peut-être un côté de propagande ? C’est possible. Mais qui regarde un dessin-animé pour en trouver tous les messages et les prendre au premier degrès ? Ce long-métrage était avant tout un moyen de remettre un conte à la mode, de le faire découvrir d’une nouvelle façon aux enfants et c’est très réussi.

blanche neige et les 7 nains 1938

Blanche-Neige et les Sept Nains est donc le premier des Classiques de Disney qui est fait pour faire rêver les petits, et parfois même les grands enfants, qu’un jour le prince (ou la princesse) viendra.

Note :

Note-8-10

 

Blanche-Neige et les Sept Nains
Réalisé par David Hand
Avec les voix originales de Adriana Caselotti, Lucile La Verne, Moroni Olsen,…

Date de Sortie: 4 Mai 1938
Genre: Animation

Synopsis: Blanche Neige est une princesse d’une très grande beauté, ce qui rend jalouse sa belle-mère. Celle-ci demande quotidiennement à son miroir magique de lui dire qu’elle est la plus belle ; mais un jour, le miroir affirme que la plus belle femme du royaume est Blanche Neige. La reine décide alors de la tuer mais le garde chargé de cette tâche ne trouve pas le courage et abandonne Blanche Neige dans la forêt. Perdue, à bout de force, elle échoue dans une maison où habitent sept nains.

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