[Critique] Big Bad Wolves

On peut le dire sans complexe : le cinéma israélien est très peu présent en France. Mais lorsque Quentin Tarantino considère un film comme étant le meilleur de l’année, forcément, en plus d’être intrigué, on se doute qu’il vaudra le coup d’oeil. Et derrière ce film, dont le synopsis rappelle énormément l’excellent Prisonners, se cache une pépite incroyable.

Dès le générique de début, le ton et l’ambiance sont donnés. Une atmosphère lourde montrant au ralenti des enfants jouant à cache-cache, avant de réaliser la disparition d’une amie. La photographie y est soignée et la musique accompagne très bien le tout, permettant de mettre un sentiment d’oppression dès le début et de manière récurrente. La musique, d’ailleurs, dans l’ensemble colle toujours à l’atmosphère du film, permettant de toujours être sous pression.

Car dans cette histoire nous questionnant sur qui est le « grand méchant loup », la tension est récurrente et l’histoire bien construite, nous mettant toujours en doute et teste nos limites sur la justice aveugle et la brutalité, ainsi que sur la loi du Talion : oeil pour oeil, dents pour dents. Et surtout, le film arrive avec brio à valser entre les genres. La dimension dramatique, celle d’un père ayant perdu sa fille, succède avec brio à l’humour, très noir et cynique, permettant non pas de diminuer la tension et d’alléger le spectateur, mais au contraire de mettre en avant un certain réalisme de l’histoire, et grâce à ce fameux cynisme, à accentuer la tension. Cette alternance entre les différents genres se déroule de manière tellement fluide que ce mélange paraît naturel au final.

La violence du film est très présente. C’est dans un sens, l’un de ses rares défauts : il montre, même une seconde, les parties corporelles torturées, là où une absence de plan aurait réussi au contraire à encore plus jouer sur nos nerfs. Là où la scène de torture de Reservoir Dogs détournait notre regard pour ajouter de l’horreur à la situation, Big Bad Wolves en met un petit trop.

Avec une réalisation parfaite, Big Bad Wolves s’annonce comme l’une des pépites de cette année : une incroyable tension, un cynisme et un humour ravageur et atmosphère qui parvient à faire effet au spectateur une fois le film fini.

Note :


 

Big Bad Wolves
Réalisé par Aharon Keshales, Navot Papushado
Avec Lior Ashkenazi, Rotem Keinan, Tzahi Grad…

Date de sortie: 2 juillet 2014

Genre: Thriller – Drame – Comédie

Synopsis: Une série de meurtres d’une rare violence bouleverse la vie de trois hommes : le père de la dernière victime qui rêve de vengeance ; un policier en quête de justice qui n’hésitera pas à outrepasser la loi ; et le principal suspect – un professeur de théologie arrêté et remis en liberté suite aux excès de la police. Forcément, ça ne peut pas donner une enquête classique…

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