Cannes 2023: Jeanne du Barry | Festivals & Awards

Le film met en vedette et a été réalisé par Maïwenn, une favorite de Cannes qui ne porte que son prénom. Maïwenn a remporté le prix du jury pour « Polisse » en 2011, a repris la compétition avec « My King » en 2015, et a eu une sélection officielle solennelle, « DNA », annoncée pour le festival 2020 après l’annulation de cette édition. « Jeanne du Barry » raconte l’histoire souvent racontée du personnage principal, la maîtresse préférée de Louis XV, qui eut l’impudence de faire un pied de nez aux formalités de Versailles mais réussit aussi à introduire des réformes vaguement tournées vers l’avenir, du moins en ce film raconte. Lorsque la Révolution française éclata, elle perdit la tête à la guillotine. Mais ce détail n’est relayé qu’en passant à la fin, car Louis était alors mort, et le cœur du film est la relation entre eux.

Ce n’est pas, pour la plupart, un cœur qui bat. L’aspect le plus digne d’intérêt de « Jeanne du Barry » est qu’il contient le premier nouveau rôle majeur de Johnny Depp depuis son procès en diffamation contre Amber Heard. Mais en tant que Louis XV, il fait à peine impression. Il est en grande partie relégué à l’air triste de devoir vivre comme des rois. Parfois, il laisse échapper une lueur d’amusement ironique, comme lorsque l’insouciante Jeanne lui dit qu’il ressemble à la pièce de six francs sur laquelle il est frappé. C’est presque un soulagement lorsque le roi contracte la variole, car au moins cela donne une certaine expression au visage de Depp. En ce qui concerne les films sur la disparition des monarques français, vous êtes bien mieux avec « La mort de Louis XIV » d’Albert Serra de 2016.

Mais pour une grande partie de la configuration, Depp n’est même pas à l’écran. « Jeanne du Barry » est la vitrine de Maïwenn pour elle-même, et elle a tout simplement mal calculé sa capacité à s’engager dans ce rôle. Décrite dans cette version comme la fille illégitime d’un moine et d’un cuisinier, Jeanne a, comme elle l’explique à un moment donné, été contrainte de choisir entre une vie comme celle de sa mère ou une vie de prostitution. « Je préfère la prostitution », dit-elle, dans une ligne qui peut ou non manquer de vraisemblance d’époque. Après avoir été expulsée d’un couvent – elle lit trop – Jeanne se fait un nom comme courtisane avant de rencontrer et de sourire largement à Louis, qui la convoque pour une chute royale pour laquelle elle refuse de s’habiller de façon fantaisiste.

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