The Oneness of All Things: On Sofia Alaoui’s Animalia | Far Flungers

Le film a été présenté en première au festival du film de Sundance de cette année et a récemment été acquis pour être distribué par la Film Clinic égyptienne, dirigée par le producteur Mohamed Hefzy. « Animalia » devrait être projeté dans plus de festivals à travers le monde avant une large diffusion.

Étonnamment, il s’agit du premier long métrage du cinéaste franco-marocain. Son premier court-métrage, « Et si les chèvres meurent », a remporté le Grand Prix du Jury du Sundance Film Festival en 2020 avant de remporter le César du meilleur court-métrage en 2021. Sofia Alaoui décrit « Animalia » comme « une odyssée humaine ». Une ode à la nature et à la question de la place de l’humain dans ce monde complexe. L’idée lui est venue à son retour au Maroc après avoir passé des années à l’étranger, quand Alaoui a été confrontée au dogme de la religion et à l’obsession de l’humanité avec l’argent comme moyen d’atteindre le bonheur. Se retrouver face à face avec une idéologie qui essaie de vous faire entrer dans un moule aliénerait n’importe qui, comme un étranger visitant une maison méconnaissable de loin. Dire que ce film a profondément résonné en moi sur le plan spirituel serait un euphémisme.

Nous naissons tous dans une société où un ensemble de principes édictés par une autorité est aveuglément et incontestablement pris pour acquis. Parfois, ces principes – juridiques, religieux ou culturels – créent des barrières sociales qui nous séparent les uns des autres au lieu de nous rapprocher. « Animalia » parle de l’interdépendance de tout dans l’univers. Elle remet en question l’idée que les femmes doivent se conformer à un ensemble de règles pour s’intégrer ou être perçues comme bonnes, et elle défie l’idée que les hommes ont un certain rôle à remplir pour être acceptés dans la société. « Animalia » nous montre que peu importe à quel point la société nous catégorise par stratification sociale, que ce soit en fonction de la richesse, des revenus, de la sexualité, des croyances ou autres, en fin de compte, nous sommes tous taillés dans le même tissu. Il construit subtilement l’idée que tous les êtres vivants, humains et non humains, sont connectés au cosmos.

Le film est rempli de ces réflexions philosophiques sur le temps et notre place dans l’univers sans jamais nous donner de réponses à la cuillère. Il interroge simplement. « Animalia » tourne autour d’Itto (Oumaïma Barid), une femme enceinte qui se retrouve seule après le départ de son mari en voyage d’affaires. Pendant son absence, la présence d’une entité surnaturelle ou d’un être supérieur perturbe la société dans son ensemble. Le pays tout entier sombre dans le chaos. Les masses affluent vers les lieux de culte, essayant désespérément de trouver réconfort et paix. Et alors que le monde est confronté à la réalité que nous ne sommes pas seuls, Itto se lance dans un voyage existentiel qui la fait remettre en question le récit endoctriné qui l’entoure depuis sa naissance.

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