Revisiting Sidney Lumet’s The Verdict | Far Flungers

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L’une des scènes les plus étonnantes du film survient lorsqu’une infirmière timide et apparemment banale entre dans une salle d’audience. L’impact de cette scène est tel que lorsqu’on la compare au moment très similaire de « A Few Good Men » où le grand Jack Nicholson (dans un rôle monumental qui terrifie tout le monde dans son sillage) prend la parole, elle l’éclipse. Ce n’est qu’un exemple de la façon dont Lumet est conscient, dans les scènes grandes et petites, de la façon exacte dont le public réagira en fonction de la façon dont il les a mis en place, l’essence même de la réalisation de films.

J’aime la façon dont le scénario fait des mensonges proférés par chaque personnage le détonateur qui les envoie à leur perdition. Le meilleur exemple en est l’avocat principal de la défense Ed Concannon (James Mason), mieux connu sous le nom de « Prince des ténèbres », qui pose toutes les mauvaises questions qui rendent le témoignage de l’infirmière d’autant plus dommageable pour lui. Ils sont alimentés par les mensonges qu’il a été nourris par le médecin même qu’il défend. C’est un personnage qui ne devrait même pas être le méchant du film. Après tout, son erreur qui a coûté la vie à une jeune femme et à son enfant était humaine au possible. Encore une fois, sa perte est venue de sa décision de mentir. L’ironie ici est que l’indemnisation initiale sur le règlement était appropriée pour une victime qui ne retrouvera jamais sa vie. Mais là encore, c’est la décision de l’archevêque d’engager un avocat déterminé à gagner à tout prix, quelle que soit la vérité, qui conduira à un verdict final qui mettra probablement en faillite une institution qui semble avoir été fondée dans le seul but de contribuer au bien commun.

Pourtant, peut-être que le terme «vivre en enfer» dans ce film s’applique mieux à Laura (jouée par Charlotte Rampling). Son rôle est d’autant plus dévastateur qu’elle cherche désespérément à refaire la bonne chose mais ne parvient jamais à rassembler le courage, même si elle se tenait à deux pieds d’un téléphone public avec les informations nécessaires pour gagner le procès des accusés en temps voulu. C’est le meilleur exemple imaginable du vieil adage : « Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

J’aime la façon dont Lumet gère toutes ses grandes scènes de révélation. Elle crée l’une des plus grandes trahisons cinématographiques dans un silence à peu près complet, que ce soit lorsque Warden trouve la preuve écrite, lorsqu’il la partage avec Frank dans un long plan à distance avec beaucoup de dialogues que nous n’entendons jamais (ni nous besoin) et quand Frank lui fait face dans un état de colère totale. L’une des meilleures choses à propos de « The Verdict » est la façon dont Frank parvient à quitter son enfer avec l’aide de quelqu’un d’aussi infiniment bon que le personnage de Jack Warden, celui qui est là tout au long pour lui sans autre intérêt que de le faire reculer (merci Dieu qu’il n’était pas fait pour être le traître ici, ça aurait été trop dur à gérer). De son côté, le sentiment véhiculé par le film est que Laura ne pourra probablement jamais sortir de son enfer.

★★★★★

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