Pleasure : le regard féminin sur le porno.
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Pleasure : le regard féminin sur le porno.

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D’abord un court métrage de 2013 et maintenant un film qui est passé au festival de Sundance, Pleasure est au cinéma depuis le 20 octobre, un film de Ninja Thyberg sur l’industrie du porno. Les bons et les mauvais côtés de cette industrie sont mis en avant dans ce film, tout en mettant en valeur les actrices pornos comme de vraies actrices, qui méritent toutes la reconnaissance du grand public. 

Des bruits de film pornographique sur fond noir nous introduit au ton du film. A l’aéroport de Los Angeles nous fessons connaissance avec Bella Cherry une jeune suédoise vêtue de son manteau multicolore et en fourrure. Quand on lui demande si elle est là pour “Business or Pleasure” elle chuchote presque les mots “Pleasure”, devant la cabine de douane. Nous savons dès notre première rencontre avec le personnage principal qu’elle est, ou va devenir une star du porno, et le film pose le conflit de l’histoire qui est la ligne entre Buisness et Plaisir. Un sujet tabou et qui est questionné tout le long du film.

Un film féministe par définition

Avec son cast principale comportement que des femmes, et une réalisatrice accompagnée d’une directrice de la photographie. Pleasure est un film composé d’une équipe féminine, ce qui est montré à travers la réalisation.

Thyberg utilise sa caméra d’un point de vue subjectif, qui nous rend plus proches de Bella et de son expérience. Les scènes sont donc majoritairement filmées du point de vue de l’actrice, on voit que très peu son corps nu, qui est souvent caché par celui de l’homme. Contrairement à un réel film pornographique, Pleasure qui raconte l’histoire de cette industrie n’use pas de l’utilisation du « male gaze », la réalisatrice nous montre un Bella en position de pouvoir, qui est maîtresse de son propre corps. Mais l’est-elle vraiment ? Ou est-elle une victime de l’industrie ?

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« Grilboss » ou Victime ?

Bella avec l’aide de son manager obtient plusieurs rôles, qu’elle a choisi, des rôles « soft ». Elle crée une grande amitié avec Joy et les autres jeunes femmes avec qui elle vie et qui partagent ses aspirations. Quand elle va à une fête avec de nombreuses stars de l’industrie pornographique, elle rencontre une réalisatrice avec laquelle elle collabore. Le rôle n’est pas ce qu’elle fait d’habitude, c’est une scène plus « hardcore », elle veut sortir de sa zone de confort, pour gravir les échelons est devenir une Superstar du porno. 

Thyberg met en avant une équipe féminine et le regard féminin sur les films dans Pleasure, quand Bella décide d’elle-même de faire un premier rôle « hardcore » c’est une équipe entièrement féminine. Elle prend confiance en elle, cette prise de confiance bouleverse tout.

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Dans une industrie dominée par les hommes (comme la plupart des industries artistiques) elle décide de demander cette fois-ci à son manager de lui trouver des rôles du même style. C’est à ce moment que l’on voit la scène la plus horrible du film, où elle se fait violer par deux hommes.Trois hommes qui semblaient très sympathique au premier abord, la font culpabiliser et l’obligent à rester pour finir une scène qu’elle ne voulait plus faire. Son manager ne la laisse pas définir ce qui c’est passé comme un viol. 

C’est à ce moment qu’elle décide de prendre sa carrière en main. Mais cela consiste simplement à changer d’agent. Elle est plus en sécurité, mais elle n’est pas libre, elle ne fait pas ce qu’elle veut, les rôles et ses fréquentations lui sont imposées.

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Toutes les expériences de Bella la poussent vers des questions auxquelles toutes les starlettes de l’industrie devront répondre par elles-mêmes à un moment donné : qui fait de son travail un plaisir et qui à un plaisir pour travail ? 

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