matrix-4-resurrections-cloud-atlas-aurait-influence-le-dernier-film
|

Matrix 4 Resurrections : Cloud Atlas aurait influencé le dernier film ?

Une influence importante pour Matrix 4 ?

Lana Wachowski explique en quoi Cloud Atlas a permis l’une des évolutions visuelles majeures de Matrix 4 : Resurrections. Depuis sa première bande-annonce, Matrix 4 : Resurrections nous fait poser mille et une questions sur la relance de la Matrice. Que ce soit sur le devenir de Neo et Trinity, sur les explications du changement d’acteur pour Morpheus, et on nous répond même (pour ne pas nous aider) que le film n’est pas une suite à proprement parler.

De multiples questions qui relèvent de l’ordre du scénario. Mais Matrix, c’est aussi une très grosse force de réalisation, tant pour ses effets spéciaux révolutionnaires de l’époque que pour son ambiance visuelle si particulière. Et d’après la bande-annonce, ce qui nous attend de ce côté-là est aussi très différent de la trilogie originale. Mais pour ne pas définitivement court-circuiter les neurones de ses spectateurs, avant qu’ils n’atteignent les salles, Lana Wachowski a expliqué les nouveaux partis pris de sa réalisation, qu’elle dit tirer de Cloud Atlas.

Pour le numéro de décembre 2021 du magazine Premiere, la réalisatrice a été interviewée. Elle y est questionnée sur l’ambiance beaucoup plus « solaire » du film, au contraire de la trilogie originale aux teintes bien plus sombres, désaturées et tamisées. C’est là qu’elle a expliqué son rapport à la lumière, de ses débuts de metteuse en scène jusqu’à Matrix 4, lorsque le magazine lui a demandé pourquoi il y avait cette évolution :

« Parce que Cloud Atlas ! C’est, artistiquement parlant, le film qui m’a le plus marquée, en tout cas celui qui m’a vraiment fait progresser en tant que réalisatrice. J’ai travaillé très étroitement avec Tom Tykwer, John Toll et Daniele Massaccesi. Ces trois-là m’ont fait considérablement évoluer. Jeune cinéaste, je détestais la lumière naturelle ; je ne supportais pas le soleil. Je voulais pouvoir façonner la lumière et lui donner la forme désirée. J’aimais les ombres, j’aimais la brutalité des contrastes.

Regardez Bound, Matrix… la lumière de ces films est très « sharp », très contrôlée. J’étais influencée par le film noir et son esthétique. Et puis, sur Cloud Atlas, grâce aux trois personnes que j’ai mentionnées, j’ai découvert une autre manière d’éclairer. J’ai compris la folie et la puissance de l’imprévu qui s’empare de la mise en scène quand on commence à jouer avec le soleil. J’avoue que j’ai d’abord détesté cela. Que ma source de lumière disparaisse, qu’elle ne soit jamais là où je l’attendais, c’était très frustrant.

Quel changement doit-on attendre sur Resurrections ?

Et puis, il y a eu un moment d’épiphanie. J’ai vu la magie que le soleil pouvait apporter à une scène. Tout à coup, un plan devenait scintillant et c’était magnifique. Cette qualité de lumière, cette densité : aucun effet spécial ne pouvait la reproduire […] Oui, il m’a fallu en quelque sorte perdre la maîtrise de ma lumière.

C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai toujours adoré travailler avec les acteurs : ce qu’ils donnent n’est jamais reproductible. Chaque prise est unique. Alors vous imaginez lorsque j’ai découvert que je pouvais faire interagir le soleil et les acteurs ? Ce fut une révélation, littéralement. J’avais l’impression de connecter deux forces incroyablement puissantes ! […] Au fond, j’ai essayé de ramener la lumière naturelle dans la Matrice. »

Voilà donc l’explication de cette gamme de couleurs plus « classiques » dans la Matrice. Pour les quelques sceptiques qui auraient pu croire que Wachoswki a oublié d’appuyer sur le bouton à filtre de sa caméra, soyez rassurés : la réalisatrice l’a fait exprès et a bien l’intention de faire savoir que cette relance de la saga se démarquera du style des trois premiers films (et il va bien falloir, sans quoi on risque un effet Le Réveil de la Force).

Toutefois, on ne serait pas contre une petite explication interne à la diégèse du film. La Matrice étant une réalité virtuelle dont les codes auront possiblement changé avec la résurrection de Neo et Trinity, et la « réincarnation » de Morpheus, il doit bien y avoir une explication à ce parti pris visuel. Pour avoir une potentielle réponse, il nous faudra aller en salles le 22 décembre 2021.

Publications similaires