Mandibles Avis critique du film & résumé du film (2021)

La raison pour laquelle le duo dim-bulb a volé la voiture est que Manu, vu pour la première fois en train de dormir sur la plage, la marée montant autour de lui, trouve un emploi. Peut-il porter une mallette à un homme mystérieux et la remettre sans jamais regarder à l’intérieur ? Manu pense qu’il peut. Mais il doit d’abord voler une voiture. Et puis il doit boucler son ami Jean-Gab. Jean-Gab n’a rien d’autre à faire alors il part à l’aventure. Les deux ont clairement un retour en arrière, comme en témoigne leur geste de slogan constant : fabriquer des cornes de taureau en métal lourd avec leurs doigts, entrelacer les mains et dire à l’unisson, « Toro! » « Toro » fonctionne quelle que soit la situation. C’est ainsi qu’ils se connectent, compatissent, célèbrent. Lorsqu’ils ressentent une vibration répétitive du coffre de la voiture, ils s’arrêtent et découvrent l’énorme mouche, les regardant avec de gigantesques yeux rouges. Les réponses normales ne s’appliquent pas. Manu et Jean-Gab ont la brillante idée d’abandonner leur mission d’origine et d’entraîner la mouche à devenir leur propre drone de braqueur de banque.

Ce qui fonctionne si bien dans « Mandibles », c’est la façon dont il est conçu comme un film de casse de base, en utilisant des éléments très familiers, si familiers qu’ils sont presque des clichés fatigués, avant de dérailler complètement dans un territoire dément aléatoire. Dupieux aime commencer par une situation scandaleuse, puis la suivre partout où elle le mène, en ancrant le tout dans le familier. Considérez son film « Rubber » (2010) mettant en scène un pneu en tant qu’entité sensible meurtrière, ou « Deerskin » (2019), où un homme (Jean Dujardin) devient malsain obsédé par sa veste en peau de cerf. Dupieux ne développe pas tant ces idées qu’il les présente, se délectant des différentes issues possibles d’un événement aussi étrange. Il semble commencer par une question : « Que se passerait-il si… ? Ses films peuvent ressembler à des poneys à un tour, répétant la même blague encore et encore, mais il y a quelque chose de rafraîchissant et aussi d’humour dans le point de vue de Dupieux, un méli-mélo de Dada et Eugène Ionesco et Franz Kafka, avec un peu de Salvador Dalí; il crée un espace hors du banal et du quotidien où des choses inexplicables se produisent, où des objets inanimés prennent l’intelligence et l’agence, où deux haltères voient une mouche géante et leur première pensée est : « Elle ferait un drone parfait. Nous serons riches ! »

S’il y a un bon choix à faire, Manu et Jean-Gab n’en ont jamais entendu parler. Leurs entraînements avec la mouche (qu’ils baptisent Dominique) sont interrompus par une cascade de catastrophes facilement évitables. Finalement, ils sont récupérés par une voiture pleine de personnes, dont l’une, Cécile (India Hair), pense que Manu est un gars qu’elle a connu (et avec qui elle a couché) au lycée. Manu accepte cela, menant à des moments ridicules presque burlesques où il est incapable de la suivre dans le passé. Cécile : « ‘Membre quand on rigolait au lycée ? Tu es venu en deux secondes. » Manu, qui ne s’en souvient pas, parce que ce n’était pas lui, dit : « Toi aussi. Le groupe d’amis de Cécile regarde avec méfiance les intrus en lambeaux. « Mandibles » s’attarde ici pendant un long moment, traire les blagues (avec un certain succès) et permettant à la mystérieuse mission de la mallette de disparaître dans le rétroviseur.

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