[Critique] La Dame de Fer

La vie de Thatcher vue par elle en flash-backs alors qu’elle se lamente toujours de la mort de son mari Denis, près de 25 ans après la mort de celui-ci. Elle le voit d’ailleurs de temps en temps, vu qu’elle est soit sénile, soit folle. 

Le film en lui-même est assez propre sur lui, comme l’était Thatcher, mais si vous comptez aller voir ça au cinéma, et que vous n’êtes pas vraiment au fait de la politique britannique ou de la vie de la dame de fer, vous serez sans doute déçus par le délire onirique de la vieille.

Des dialogues aux répliques implacables et une interprétation au top. Meryl Streep semble notamment s’être préparée comme pour une bataille, et je ne peux nier un plaisir personnel à retrouver Anthony S. Head dans un rôle petit mais émouvant. La musique alterne gros sabots efficaces – comme le célèbre Prélude de Bach et création de relief discret mais appréciable.
En revanche, le scénario n’esquive pas à mon goût une construction en redites. Pédalant quelque peu dans la semoule, comme l’esprit de son héroïne dans ses vieux jours, il sait ménager des moments de suspens (la tasse, la guerre…) mais non provoquer de réelles surprises. De même, la mise en scène sert l’actrice et comporte de bonnes idées : j’ai notamment apprécié le « code couleur » des vêtements de Margaret qui change radicalement lors de sa défaite ou encore les scènes à tension de sa transformation en « chef de guerre ». Néanmoins, la mise en scène suit parfois le chemin de ronde des redites du scénario et le double d’une couture épaisse.

De plus, je ne sais si cela relève de la volonté de rendre le biopic politique accessible, mais l’humour de Dennis qui aère le film comme les préoccupations émouvantes de « mère » de Margaret contribuent sans doute à me donnerau final l’impression d’un film très doux, trop doux peut-être, sur une Dame de Fer encore vivante qui n’a à mon sens aucun besoin d’être béatifiée sur pellicule. 
Au final, restent pour moi d’excellentes répliques et de bons personnages bien campés, mais un film qui pédale par trop dans la semoule par plages. Intéressant, instructif même, mais à prendre avec des pincettes. Car on en viendrait presque à oublier que « MT » aussi faisait de la politique, et que la droiture qu’on présente avait sans doute d’autres égratignures que les (trop ?) légères exposées. Une jolie dame de fer blanc, mais certainement plus une dame de cinéma que de politique pure.

La Dame de Fer retrace la vie de Magaret Thatcher assez brillamment mais pas dans la tournure souhaité, la vraie politique et c’est dommage malgré tout Meryl Streep est parfaite dans le rôle de l’ancienne première ministre britannique.

Note:


La Dame de Fer

Réalisé par Phyllida Lloyd
Avec Meryl Streep, Jim Broadbent,…

Date de Sortie: 15 Février 2012
Genre: Biopic, Drame, Historique

Synopsis: Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd’hui disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.

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