[Critique] Contrebande

Depuis le succès de son tout premier long-métrage 101 Reykjavic en 2000, l’islandais Baltasar Kormakur a tenté à plusieurs reprises de dépasser les frontières de son propre pays en signant des thrillers commerciaux. Face à l’échec de ces premières tentatives américaines malheureuses, Baltasar Kormakur persiste en revenant sur le devant de la scène avec une grosse production Universal, soutenue financièrement par l’acteur Mark Wahlberg. Histoire de ne pas être totalement dépaysé, Kormakur nous propose en réalité un remake d’un très gros succès du cinéma islandais intitulé Reykjavic-Rotterdam (Oskar Jonasson, 2008). Malgré le retentissement auprès du public scandinave, ce thriller n’a pas connu l’honneur d’une sortie en salle dans le reste du monde.

En l’état, cette version américaine s’avère être un divertissement de bonne qualité, soutenu par un script plutôt ambitieux fondé sur une course contre la montre. Afin de sauver sa femme et ses enfants, un ancien as de la contrebande doit reprendre du service et effectuer un transfert de faux billets du Panama aux Etats-Unis en un temps record. Prenant son temps pour installer ses personnages, le réalisateur nous entraine au bout d’une vingtaine de minutes dans une course-poursuite haletante qui ne s’arrêtera qu’à la dernière seconde du métrage. Toutefois, loin de céder au désir des producteurs qui poussent les cinéastes à la surenchère d’action spectaculaire, Kormakur filme cette opération, certes le pied au plancher, mais sans avoir recours aux effets pyrotechniques qui sont monnaie courante à Hollywood. Si certaines séquences sont assez impressionnantes, elles sont surtout au service d’une histoire qui tient la route. Plus que par la magie de sa réalisation, Contrebande tient le spectateur en haleine par la rapidité de son montage et sa capacité à concentrer l’action en un temps très court.

Grâce à la belle présence physique de Mark Wahlberg et le soutien d’un casting de gueules extraordinaire (excellent Ben Foster), le film se hisse au niveau des bons divertissements du samedi soir. Si le scénario n’évite pas certaines facilités d’écriture, il n’en demeure pas moins cohérent pour peu que l’on ne cherche pas à analyser toutes les coïncidences fortuites qui interviennent pour sauver le protagoniste principal.

A l’aide d’un scénario plutôt bien charpenté, Contrebande s’impose comme un divertissement plaisant mais qui tend en longueur pour nous ramèner vers une fin intéressante.

Note:


Contrebande

Réalisé par Baltasar Kormakur

Avec Mark Wahlberg, Kate Beckinsale, Ben Foster, Giovanni Ribisi,…

Date de Sortie: 16 Mai 2012

Genre: Thriller, Action, Drame

Synopsis: Chris Farraday a tiré un trait sur son passé criminel et s’est construit une vie paisible avec sa femme Kate et leurs deux fils, jusqu’au jour où son jeune et naïf beau-frère Andy manque à ses engagements dans une opération de trafic de drogues montée par l’inquiétant petit caïd local Tim Briggs. Pour aider Andy à s’acquitter de sa dette, Chris est forcé de reprendre du service et se tourne vers ce qu’il connaît le mieux : la contrebande.
Avec l’aide de son meilleur ami Sebastian, Chris s’assure la coopération de quelques relations éprouvées, dont son ami d’enfance Danny Rayner, et élabore un coup qui devra lui assurer des millions en faux billets, contre un simple aller-retour au Panama, ce sous l’oeil suspicieux du Capitaine Camp que des antécédents houleux avec le père de Chris rendent d’autant plus méfiant.
L’opération s’avère vite être une impasse. Chris n’a plus que quelques heures pour mettre la main sur le butin. Il va devoir faire appel à des talents auxquels il avait renoncé depuis longtemps et naviguer entre la pègre locale, la police et les douanes, avant que sa femme et leurs fils ne servent de dédommagement à Briggs.

Publications similaires