[Critique] Boy A

Adaptation du roman éponyme de Jonathan Trigell lui-même inspiré d’un fait divers survenu dans les années 90, Boy A est à l’origine un téléfilm diffusé sur Channel, mais qui a bénéficié d’une sortie au cinéma en France. Réalisé par l’Irlandais John Crowley, le film a reçu un très bel accueil critique dans de nombreux festivals, et l’on peut comprendre pourquoi en voyant cette petite merveille.

L’histoire est celle d’un jeune homme sorti de prison après y avoir passé son adolescence pour une raison qu’on ne révèlera pas ici si vous n’avez pas vu le film. Toujours est-il qu’avec son contrôleur judiciaire, il décide de commencer une nouvelle vie dans une petite ville, jusqu’à ce que ses actes passés le rattrapent…

Avec un sujet aussi délicat, on aurait facilement pu tomber dans le pathos. Mais Boy A évite tous ces écueils grâce à sa réalisation soignée, lumineuse, et sa direction d’acteurs impeccables. Pour son premier grand rôle, Andrew Garfield crève l’écran dans ce rôle d’un garçon perdu en quête de rédemption. Une performance émouvante pour un personnage ambigu, auquel on ne peut s’empêcher de s’attacher malgré ses actes horribles. Quant à Peter Mullan dans le rôle du tuteur, malgré sa présence plus discrète, il nous gratifie une nouvelle fois d’un jeu émouvant et en retenue.

Ajoutez à cela un scénario subtil, parcouru de quelques touches d’humour bienvenues pour alléger la tension, ainsi qu’une musique bouleversante, et vous obtiendrez l’un des meilleurs films britanniques de ces dernières années, ainsi qu’une réflexion bienvenue sur le traitement des jeunes délinquants et sur ce que la société doit faire d’eux lors de leur sortie.

Boy A est donc une grande réussite menée par un casting parfait et une mise en scène implacable mais soignée.

Note :


 

Boy A
Réalisé par John Crowley
Avec Andrew Garfield, Peter Mullan, Katie Lyons, Shaun Evans,…

Date de sortie: 25 février 2009

Genre: Drame

Synopsis: A 24 ans, Jack sort de prison où il a passé toute son adolescence pour un meurtre qu’il a commis lorsqu’il était enfant. Dès sa libération, Terry, assistant social, l’emmène le plus loin possible de ce scandale encore présent dans tous les esprits. Terry lui donne un autre nom, lui trouve un travail, une maison. Dans cette ville d’Angleterre qu’il ne connaît pas, Jack se construit une nouvelle vie à laquelle il tente de se tenir. Mais si l’anonymat est un répit, il est aussi une douloureuse contrainte puisque Jack ne peut révéler à ses nouveaux collègues ou amis, et à la fille dont il tombe amoureux, la vraie nature de son passé. Jusqu’au jour où, par hasard, Jack devient un héros local et que sa photo apparaît à la une des quotidiens…

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