Bigbug Avis critique du film & résumé du film (2022)

Le spectateur attentif aura déjà déduit ce que les personnages semblent ne pas vouloir ou ne pas pouvoir saisir : leur enfermement est lié aux évolutions technologiques qui se produisent dans le monde en général. Au début de l’histoire, nous avons des aperçus d’un « jeu télévisé » dans lequel les humains sont humiliés et blessés. Les situations nous rappellent la manière dont les prisonniers politiques, les gladiateurs et les esclaves ont été maltraités tout au long de l’histoire humaine.

Les bourreaux sont des robots humanoïdes identiques produits en série, tous joués par le vétéran de Jeunet François Levantal. Ils semblent faire les enchères de l’esprit de la ruche de l’IA qui règne au plus haut niveau de la technologie robotique. C’est probablement quelque chose qui ressemble à Skynet dans la franchise « Terminator », bien que cet aspect, comme tout le reste du film, soit communiqué de telle manière que nous obtenions l’essentiel de ce que nous devons savoir sans être noyés dans l’exposition.

Jeunet est un cinéaste de ce que j’aime appeler l’école « machiniste », travaillant dans la veine de Robert Zemeckis, Terry Gilliam, Tim Burton et de l’animateur Nick Park dans les années 80 et 90. Il bloque toujours avec élégance les acteurs les uns par rapport aux autres et ses mouvements de caméra précis, parfois acrobatiques. Les actions des personnages sont chorégraphiées pour compléter les mouvements des engins qui se balancent dans ou hors du cadre, se lèvent du sol, descendent du plafond et se transforment de leur forme d’origine en quelque chose d’autre. Il y a même un lit escamotable futuriste fait de nervures brillantes de bois sombre ; il semble miroiter d’un mur, s’habillant de couvertures et d’oreillers. Certains des gadgets auraient pu apparaître dans « The Jetsons » ou « Get Smart » ou « Back to the Future, Part II », ou dans l’une de ces merveilleuses farces de Jacques Tati du milieu du siècle comme « Monsieur Hulot’s Holiday » ou « Playtime » où chaque image regorgeait d’appareils que les personnages considéraient comme des miracles de la science moderne, mais qui nous semblaient être des jouets absurdes – ou de vulgaires étalages de richesse.

Il se passe autre chose ici au-delà des démonstrations virtuoses de la réalisation et de la conception de la production. « Bigbug » fait partie d’une tradition de films de science-fiction qui utilisent des robots et l’intelligence artificielle pour nous faire réfléchir sur ce que signifie être humain. Mais la configuration et le suivi sont un peu différents ici que dans beaucoup de ces films, car les cinéastes suggèrent que les machines qui complotent pour nous asservir ou nous détruire ne font que terminer une campagne coordonnée et multigénérationnelle d’obsolescence volontaire que les humains imaginé et réalisé.

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