All Quiet on the Western Front Avis critique du film (2022)

Une deuxième version, en 1979, réalisée par Delbert Mann (un réalisateur « morne », selon Andrew Sarris) et mettant en vedette Richard Thomas, alors célèbre pour son interprétation du saint sérieux John Boy Walton dans « The Waltons », n’avait pas près de le même impact. Je suppose que ce ne sera pas non plus ce rendu (et je veux dire « rendu » dans plus d’un sens) de l’histoire, qui est néanmoins la soumission officielle du film allemand aux Oscars cette année.

À deux heures et demie, c’est aussi long que la version de 1930, mais avec un peu plus d’intrigue. Il abandonne les premières scènes du roman et du film dans lesquelles de jeunes étudiants allemands sont poussés par un ardent professeur super-patriote à rejoindre l’armée et à sauver la patrie. Au lieu de cela, ce film vise le carnage vertigineux de la guerre en montrant comment le jeune enrôlé Paul Bäumer (Felix Kammerer) obtient son uniforme de mauvaise taille : les vêtements ont été recyclés à partir d’un cadavre.

Comme « 1917 » avant lui, et comme les meilleurs films qui continuent d’inspirer une image de mode de guerre concentrée et macabre (le film russe d’époque « Come and See » est explicitement référencé au moins une fois, tout comme le plus récent et le plus problématique, « The Painted Bird »), « All Quiet on the Western Front » est à la pointe de la technologie pour se fourrer le nez dans un carnage d’apparence réaliste et induire éventuellement des dommages auditifs en s’appuyant sur l’expérience auditive déchirante d’un incendie. Les plans de suivi dans les tranchées que Stanley Kubrick a réalisés pour « Paths of Glory » (un film qui a abouti à un point qui avait du sens, contrairement à cette confusion) sont désormais des panoramas numériques portables stables de viscères exposés et agonisants. Les cinéastes ont sans doute perdu l’intrigue, transformant « La guerre, c’est l’enfer » en un « Pouvez-vous surpasser cela? » concurrence.

Dans toute l’action, le récit du jeune Bäumer chemine, apprend ce que c’est que de tuer et essaie de forger une communion dans sa situation intenable. Berger ajoute également du matériel. Il y a un scénario parallèle dans lequel le vrai vice-chancelier allemand Matthias Erzberger tente de négocier une paix avec les Français et d’autres. Ce n’est pas présent dans le livre de Remarque. Alors pourquoi est-il ici ? Je pense à plusieurs raisons : premièrement, pour démontrer que pendant la Grande Guerre, il y avait vraiment des « bons Allemands », qui, quand on y pense, ne sont ni ici ni là dans ce schéma, car le lecteur/spectateur est censé avoir au moins une certaine empathie pour Paul, qui est après tout un soldat allemand. Et l’intransigeance de certains des délégués français dans ces scènes rappellera l’humiliation pendant des années à laquelle l’Allemagne a été soumise par l’accord d’armistice, qui a contribué à la montée d’Hitler. Le récit d’Erzberger est également destiné, on le suppose, à créer du suspense : l’armistice entrera-t-il en vigueur avant que le pire n’arrive aux personnages qui nous tiennent à cœur ? (En supposant que l’on en est venu à se soucier d’eux, ce qui n’était pas ma propre expérience ici.)

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