Youth : Critique et avis du film

Découvrez ma critique du film en compétition au Festival Paris Cinéma.

Réalisateur : Tom Shoval
Acteurs :David Cunio, Eitan Cunio Distribution : Ad Vitam Durée : 1h47 Genre : Thriller

Date de sortie : Inconnue

Synopsis : Yaki et Shaul, deux frères aux liens étranges, vivent dans une banlieue de Tel Aviv. Leur famille, endettée, est menacée d’expulsion. Yaki, qui ne se sépare jamais de son arme de service, passe quelques jours en permission et les deux frères échafaudent alors un plan d’enlèvement. Mais c’est le jour du Shabbat et rien ne se passe comme prévu. Thriller social suffocant, ce premier film choc d’une grande intelligence est une véritable bombe contre la violence d’une société israélienne traversée par la crise économique. Tom Shoval y déploie un exceptionnel sens du récit et de la mise en scène, esquivant tout manichéisme. Une œuvre troublante où les visages jumeaux des adolescents, véritables miroirs opaques, questionnent avec force la représentation du mal.

Mon avis

Annoncé comme un thriller choc et dérangeant, **Youth **se perd dans son désir de traiter de plusieurs sujets, en lançant des pistes à tout va sans les explorer et ce côté assez brouillon se reflète sur l’histoire qui deviendrait presque une comédie, malgré la gravité de son acte.

L’histoire de **Youth **est celle de deux frères jumeaux, au visage et regard inquiétant, qui vont kidnapper une jeune fille de bonne famille afin de lui soutirer de l’argent pour subvenir aux besoins de leur famille. Seulement voilà, si le début semblait prometteur, s’ils avaient repéré leur victime et le lieu, rien ne se passera comme prévu. Jour de Shabbat, nos criminels en herbe n’obtiendront pas de réponse de la famille et puis s’ils espèrent que l’absence de la jeune fille suffira à les inquiéter, ils se trompent puisqu’elle a l’habitude de fuir ce fameux weekend. Tout faux donc pour nos frères qui ne savent plus quoi faire.
Les deux frères enchainent les boulettes, manque de tuer leur victime, la sortent du coffre d’une voiture en plein jour devant des passants, et surtout l’une des meilleures scènes, ne connaissent pas le principe de la carte de crédit « jeunesse ». Fous rires garantis.

Tom Shoval donne trop de pistes, au final on ne sait pas, et lui même ne semble pas savoir,c e qui prime. Il tenait à avoir des frères jumeaux, les montre très proche avec une scène où ils pissent ensemble au toilette en croisant leur jet et on pense alors qu’il y aura par la suite un conflit, une déchirure prononcée. Mais elle ne viendra pas. Ensuite, le réalisateur nous offre un plan inquiétant, où les frères installent un matelas tout crade dans la cave où ils retiendront leur victime. L’information monte immédiatement au cerveau et on craint forcément un viol, qui n’arrivera pas non plus.

On a aussi une intrigue du côté du père mais là aussi elle est inutile.

Trop brouillon, Tom Shoval nous bombarde aussi de clichés liés à Hollywood. Très américain, les frères sont fans de Nicolas Cage, l’un d’eux travaillent dans un cinéma où est diffusé la bande annonce de Hell Driver, ils ont des posters de ses films mais aussi des Expendables, portent des tshirts de films inconnus (« The Son of No One avec Channing Tatum et Juliette Binoche…).

Tom Shoval ne sait pas de quoi il veut parler, cela se constate lors des deux échanges qu’il a eu avec le public suite à la projection au Festival Paris Cinéma. D’abord il a voulu mettre en avant la relation des deux frères, car lui aussi a un frère qu’il aime beaucoup, puis ensuite c’est finalement la réflexion sur la violence, les armes qu’il pose. Car oui, durant tout le film, l’un des frères, qui fait son service militaire, se balade avec son arme partout où il va. Chose étrange pour nous mais en réalité tout à fait normal pour eux.

Au final, **Youth **se perd dans tous les sujets qu’il souhaite aborder. Très brouillon, on ne voit pas le chemin à suivre.

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