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Une sombre exploitation de l’intelligence artificielle

Guy Pearce recherche la fille disparue d’un riche magnat dans une ville d’esclaves androïdes. La zone 414 se déroule dans un avenir quasi dystopique où l’humanité a perfectionné l’intelligence artificielle. Les « synthés » sont autorisés à interagir librement avec l’humanité dans un endroit désigné. La zone 414 est un terrain de jeu où les riches et les puissants peuvent satisfaire n’importe quel désir déviant. Sa crasse industrielle rugueuse et low-tech reflète la laideur des instincts de base.

Le film s’ouvre sur un entretien d’embauche unique. David Carmichael (Guy Pearce), un ancien détective de police en disgrâce, prouve qu’il a la volonté et la discrétion pour une mission hautement secrète. Marlon Veidt (Travis Fimmel), le milliardaire qui a perfectionné les synthétiques, a un problème. Sa fille bien-aimée et rebelle (Holly Demaine) s’est enfuie. Veidt pense qu’elle se cache dans la zone 414 avec l’aide de sa plus grande création.

Jane (Matilda Anna Ingrid Lutz) est le chef-d’œuvre de Marlon Veidt. Un beau synthé qui suit les ordres programmés, mais a en quelque sorte la capacité de remettre en question et de comprendre la vraie nature de sa réalité. David est repoussé par la zone 414. Jane fera toujours ce qu’on lui dit, mais n’a pas besoin d’être franc. Ils concluent un marché pour retrouver la fille de Veidt. Jane est terrorisée par un mystérieux harceleur. Elle ressent de la peur et de la solitude. Jane accepte d’aider David s’il parvient à démasquer son bourreau.

La zone 414 peut être critiquée comme une imitation indépendante de Blade Runner et de Westworld. L’avenir représenté ici n’a pas de voitures volantes, de personnages holographiques en 3D ou le salaire de vingt millions de dollars de Harrison Ford. Les personnages utilisent des téléphones à cadran, conduisent des taxis des années 90 et regardent des téléviseurs à tube à vide. Mis à part les raisons budgétaires, la technologie rétro correspond au récit sombre. Ce n’est pas une histoire sur papier glacé de l’intelligence menant à l’amélioration de la société. Les androïdes sont des poupées vivantes soumises à tous les caprices cruels. Le film aborde l’horreur à laquelle ils sont confrontés de la part des psychopathes.

Guy Pearce et l’actrice italienne Matilda Lutz surmontent des défauts à vous gratter la tête avec des performances convaincantes. Par exemple, chaque centimètre carré de la zone 414 est sous surveillance constante. Andrew Baird, un concepteur de production dans ses débuts en tant que réalisateur, coupe des images de caméra de sécurité en noir et blanc des personnages principaux tout au long du film. Comment la fille de Veidt peut-elle disparaître sans laisser de trace ? Heureusement, la gravité de Pearce maintient l’empathie sur le sort des androïdes. Alors que la crise existentielle de Lutz est tout à fait compréhensible. Jane considère le suicide comme sa seule évasion de la zone 414, mais sa programmation ne le permet pas. La mort peut être préférable à la servitude et à l’exploitation sans fin.

Quiconque suit les merveilles de Boston Dynamics ou de la présentation Tesla Bot d’Elon Musk sait que les robots humanoïdes sont au coin de la rue. Ils passeront des boîtes de levage à des compagnons sexuels et émotionnels en un rien de temps. Est-ce que battre un robot capable de ressentir la douleur d’une pulpe électronique pour libérer le stress sera-t-il autorisé ? La zone 414 dépeint un monde qui est terriblement possible. Le film trébuche parfois, mais délivre effectivement un avertissement sordide de ce qui va arriver. Je me demande aussi si « Marlon Veidt » est un clin d’œil à Adrian Veidt/Ozymandias de Watchmen. Zone 414 est une production du Highland Film Group. Il sortira en salles, en VOD et en numérique le 3 septembre chez Saban Films.

Les points de vue et opinions exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique ou la position officielle de Movieweb.

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