Un film Netflix intense qui a glissé sous le radar

Netflix est l’un des rares services de streaming qui offre une plate-forme et un investissement dans des films et des émissions de télévision produits dans pratiquement toutes les régions du monde. Son catalogue comprend une très grande variété d’émissions et de films danois, espagnols, italiens et français, par exemple. En plus du grand thriller érotique français No Limit, Netflix a sorti cette année l’un des meilleurs films français produits par eux, et pour une raison quelconque, il n’a pas reçu l’attention qu’il mérite si consciencieusement.

Athéna est un film politique français. L’histoire est brillamment mise en scène par Romain Gravas, qui a créé un spectacle sur des questions modernes en seulement 90 minutes. Il est le fils du célèbre réalisateur Costa-Gavras, également connu pour ses films socio-politiques. Romain a co-écrit Athéna avec le cinéaste Ladj Ly, connu pour son film nominé aux Oscars et primé à Cannes en 2019, Lés Misérables. Le film commence par un coup de poing et ne laisse pas le public glisser à travers cette histoire sans ressentir tout ce que vivent les personnages. Athena est une expérience immersive dans un monde violent et cruel qui est malheureusement une réalité pour diverses personnes.

Athéna commence juste après qu’un garçon a été tué par la police, et la vidéo du meurtre est devenue virale. L’un des frères du garçon, Abdel (Dali Benssalah), qui fait partie de l’armée, explique que la police s’en prend aux gens sur la vidéo. Au même moment, son autre frère Karim (Sami Slimane) arrive à la conférence de presse, et il dispose de différents moyens pour se venger de la mort de son petit frère. À partir de ce moment, c’est une violente chasse et évasion entre cette famille brisée et la police.

Romain Gavras réalise Athéna

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Romain Gavras a créé un récit qui pourrait être comparé à une tragédie grecque, qui n’est rehaussé que par l’ensemble immobilier qui porte le nom de la déesse de la sagesse, Athéna. Le réalisateur a déclaré à l’Irish Times qu’il avait grandi avec les tragédies grecques, pas avec les films de Disney. Son histoire défaitiste sur la violence et la famille est renforcée par chaque plan incroyable, dont la plupart semblent être de longues séquences avec à peine une coupure. Ces séquences obligent le public à retenir son souffle en prévision de ce qui pourrait arriver, juste pour pouvoir respirer une seconde, c’est-à-dire jusqu’au début de la séquence suivante. Ceci, combiné à la technique de la caméra portable qui est présente presque tout le film, donne au spectateur l’impression de courir dans le complexe immobilier aux côtés de ces personnages.

Athéna a une utilisation très intelligente de la cinématographie. À la tombée de la nuit, des flammes, des fusées éclairantes et de la fumée remplissent l’écran sur le fond sombre du ciel, créant un monde puissant et magnifique en guerre. Chaque décision a vraiment créé l’univers sombre que l’histoire essaie de transmettre. Gavras a pu renforcer chaque colère et tristesse que ces personnages ressentent par la façon dont il a tourné le film. C’est sans aucun doute l’une de ses plus belles œuvres.

Une histoire humaine

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Au départ, ce qui attire d’abord l’attention du public, c’est l’histoire au rythme effréné et la violence, mais ce qui maintient le tout ensemble et rend vraiment le film si génial, c’est la crudité émotionnelle du chagrin qui se cache sous chaque action des personnages principaux. Le sens de la famille, de la perte et de la haine qui vient d’être ignoré et brutalisé pendant trop longtemps est incroyablement bien traduit par le superbe jeu de la distribution principale.

Athéna est avant tout une histoire humaine. Les personnages et leurs objectifs profondément établis sur la façon de procéder après la perte d’un frère sont ce qui donne de la profondeur au film et l’élève au-delà d’un thriller normal. Les moments où ils sont seuls, où leur chagrin devient trop difficile à cacher, c’est là que le film crée un lien avec le public. C’était aussi fondamental qu’il y ait un policier qui ait une famille qui sert à humaniser la police, montrant que tout le monde a beaucoup à perdre, pas seulement les protagonistes.

Athena est un voyage déchirant à regarder et c’est le type de film qui reste avec le spectateur pendant un certain temps après la fin du film. Le public n’obtient pas de longs dialogues exprimant ce que ressentent les personnages, mais ce n’est pas nécessaire. Leurs actions audacieuses et dangereuses pour rechercher une sorte de soulagement suffisent.

Athéna est une montre nécessaire

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Athéna devrait obtenir plus de reconnaissance qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent. Non seulement c’est beau à regarder et le drame familial impliqué est incroyablement émouvant, mais il y a des thèmes très actuels que le film aborde. Le récit principal du film porte sur la xénophobie et les préjugés religieux (en particulier par des groupes d’extrême droite) et les résultats de la brutalité policière. Et, dans le cas d’Athéna, un enfant.

Attention, même si ces problèmes sont à la base du film, ils ne sont pas explorés en profondeur. Ils pourraient être considérés comme une trame de fond que le cinéaste a décidé de ne pas plonger profondément dans la cause mais la conséquence. Gravas a déclaré au Guardian : « Mes films préférés sont des films visuels où vous ne recevez pas de message. Vous obtenez des émotions grâce au pouvoir des images. » C’est une façon parfaite de décrire la guerre politique qu’est Athéna.

Donc, si vous cherchez une nouvelle perspective sur ces questions, ou un film qui en discute consciencieusement et vous dit de manière didactique ce qu’il faut penser, ce n’est pas ça. Athéna se concentre sur ce qui se passe lorsqu’un groupe de personnes en a assez et décide de prendre les choses en main. Il dépeint les conséquences de problèmes dont le public a déjà une connaissance approfondie, car ils se produisent partout dans le monde à un rythme alarmant.

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