Roger’s Top Ten Lists: Best Films of the 1980s | Chaz’s Journal

7. RAN

Le personnage contient de grands paradoxes, mais ce ne sont pas les paradoxes de la jeunesse ; elles découlent d’une longue habitude. Lear a l’arrogance d’un grand pouvoir, longtemps détenu. Il a une grande connaissance du monde. Pourtant, il est curieusement innocent quand il s’agit de ses propres enfants; il pense qu’ils ne peuvent pas faire de mal, on peut leur faire confiance pour mener à bien ses plans. À la fin, quand ses rêves sont brisés, le personnage a la qualité touchante d’une innocence enfantine qui peut voir le souffle sur des lèvres à jamais scellées et peut rêver d’une existence au-delà des cruautés de l’homme. Jouer à Lear n’est pas un exercice technique. Je me demande si un homme peut le faire qui n’a pas eu de grandes déceptions et de longues nuits noires de l’âme. Kurosawa a vécu ces mauvais moments. Voici l’un des plus grands réalisateurs de tous les temps, passé de mode dans son propre pays, souffrant de dépression, presque aveugle. Il a préparé ce film pendant 10 ans, dessinant des centaines de croquis montrant chaque plan, s’attendant à peine à ce que l’argent soit jamais trouvé pour lui permettre de faire le film.

6. LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE

« Les aventuriers de l’arche perdue » est une expérience hors du corps, un film d’une imagination glorieuse et d’une vitesse vertigineuse qui vous saisit dès le premier plan, vous précipite à travers une série d’aventures incroyables et vous ramène dans la réalité deux heures plus tard – essoufflé, étourdi, essoré et avec un sourire idiot sur le visage. Ce film célèbre les histoires que nous avons passées notre adolescence à chercher dans les magazines d’aventure pulp, dans les romans d’Edgar Rice Burroughs, dans les bandes dessinées – même dans les films. Il y avait autrefois un magazine nommé Thrilling Wonder Stories, et chaque plan dans « Raiders of the Lost Ark » ressemble à l’une de ses couvertures. C’est le genre de film où le héros sort du lit en se demandant à quels exploits audacieux et à quelles menaces étonnantes, suspendues et défiant la mort il devra survivre dans les dix prochaines secondes.

5. MON DÎNER AVEC ANDRÉ

L’idée est étonnante par son audace : un film de deux amis qui parlent, tout simplement parler, mais avec passion, esprit, scandale, fantaisie, vision, espoir et désespoir, pendant 110 minutes. Cela ressemble d’abord à l’un de ces films underground des années 1960, dans lesquels une grande longueur et un contenu minimal interagissaient d’une manière ou d’une autre dans le cerveau bourré de drogue du public pour donner l’impression d’une profondeur profonde quoique insaisissable. « Mon dîner avec André » n’est pas comme ça. Il n’utilise pas tous ces mots comme une cascade. Ils sont vivants à l’écran, respirant, pulsant, nous rappelant des conversations interminables et passionnées que nous avons eues avec ces quelques amis qui valent la peine de parler pendant des heures et des heures. Sous toutes les autres choses fascinantes de ce film bat le courant de l’amitié, de deux personnes qui s’intéressent sincèrement l’une à l’autre.

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