Revue de La Chimère |  Une exploration fascinante d’une perte dévastatrice

Revue de La Chimère | Une exploration fascinante d’une perte dévastatrice

L’auteur italienne Alice Rohrwacher explore la mort et l’amour perdu dans un décor d’époque séduisant avec une cinématographie époustouflante. La Chimère fait référence à la recherche de quelque chose que vous êtes destiné à ne jamais trouver. Son protagoniste, un archéologue britannique en colère et perpétuellement hanté, vole des tombes anciennes avec une joyeuse bande de voleurs bizarres. Mais leurs objectifs larcins de richesse rapide cachent sa quête de quelque chose de moins tangible mais tout aussi gratifiant. La Chimère captive malgré de lourdes accalmies et un rythme certes léthargique. Il chevauche une ligne créative entre réalisme et fantaisie avec un sens persistant de l’extraordinaire.

Dans la Toscane des années 80, des adolescentes curieuses se moquent d’un homme échevelé essayant de dormir dans leur wagon. Arthur (Josh O’Connor) accepte leurs moqueries tout en rêvant à sa bien-aimée Beniamina (Yile Vianello). Les rires se terminent lorsqu’un vendeur de chaussettes déchaîne la colère en bouteille d’Arthur. L’explosion fait fuir tout le monde. Il descend péniblement du train et ignore une voiture qui l’attend. Pirro (Vincenzo Nemolato) supplie Arthur d’accepter un tour. Il devrait être heureux de revoir ses amis.

Arthur gravit le flanc d’une colline jusqu’à une cabane en tôle remplie de morceaux de poterie étrusque avec son costume blanc froissé offrant peu de confort dans le froid glacial. La colère d’Arthur éclate à nouveau après une recherche plus approfondie à l’extérieur. Il fait irruption dans la ville en direction de la cachette du gang où Pirro et les tombaroli, les pilleurs de tombes, ont gardé ses précieux artefacts. Le séjour en prison d’Arthur aurait été beaucoup plus long.

Arthur et les Tombaroli

La Chimère

3,5/5

Date de sortie 29 mars 2024

Réalisatrice Alice Rohrwacher

Durée 130 minutes

Studio Tempesta, Amka Films Productions, Rai Cinema, Ad Vitam Production, RSI-Radiotelevisione Svizzera, Canal+, ARTE, Arte France Cinéma, Ciné+ Pros

  • Un film poétique et magnifique qui mélange savamment les genres.
  • Alice Rohrwacher et la directrice de la photographie Hélène Louvart créent des visuels parfaits.
  • Josh O’Connor constitue une piste très intéressante et fascinante.

Les inconvénients

  • La Chimère demande de la patience et une humeur spécifique.

La prochaine visite d’Arthur aura lieu au manoir délabré de Signora Flora (Isabella Rossellini). Elle l’accueille comme un fils perdu. Flora ordonne à Italia (Carol Duarte) de lui apporter du thé et des vêtements d’hiver. Sa dernière étudiante en chant a peu de talent mais sert de servante gratuite. Italia observe l’étranger avec une curiosité piquée car Flora montre rarement une telle chaleur à quelqu’un. Il semblerait qu’ils attendaient tous les deux Beniamina. Plus tard dans la nuit, les tombaroli incitent Arthur à reprendre ses recherches sans fin. Il a un don spécial qu’ils cherchent désespérément à exploiter davantage. Un local ivre a une astuce sur une éventuelle tombe étrusque, et ils ont besoin d’Arthur pour la trouver.

La Chimère révèle peu de choses dans son premier acte. Rohrwacher – lauréate du Grand Prix du Festival de Cannes pour Les Merveilles et nominée aux Oscars pour son court métrage Le pupille – construit son protagoniste avec des pièces extérieures. Arthur est un mystère avec des yeux maussades et une attitude de fumeur à la chaîne. Pourquoi est-il bouleversé ? Quel est le but de revenir à une existence aussi difficile ? Arthur est d’abord défini par les personnes avec lesquelles il interagit. Nous apprenons que l’ensemble de soutien veut chacun quelque chose de différent de lui. Il souhaite rester dans un endroit qui nourrit sa véritable passion.

O’Connor, grand et émacié, porte le film comme une flamme vacillante attirant les papillons de nuit. Il parle italien mais ne parle pas parfaitement couramment. Cela ouvre une relation naissante avec l’Italie qui amène le récit dans une direction plus compréhensible. Ses secrets deviennent des motivations essentielles pour eux deux. La fascination d’Arthur pour le monde des morts l’a rendu aveugle aux joies des vivants. Sa personnalité réservée et distante cache un désir tenace de compagnie, mais Italia ravive son étincelle d’humanité. Rohrwacher est exceptionnelle car elle s’écarte de son intrigue principale de Tombraider.

NÉON

La directrice de la photographie française Hélène Louvart continue d’être sublime dans sa troisième collaboration avec Rohrwacher. La Chimère change la fréquence d’images, les proportions, la pellicule et les perspectives des personnages lorsque les talents uniques d’Arthur s’installent. Louvart passe du super 8 au 16 et 35MM dans des séquences oniriques où la caméra tourne physiquement à 360 degrés. Rohrwacher emmène visuellement le public dans un autre royaume. Qu’il s’agisse de l’imagination d’Arthur ou d’un véritable monde souterrain n’est jamais expliqué. La Chimère a des concepts métaphysiques qui restent ambigus. Cela peut dérouter certains spectateurs, mais il faut féliciter les cinéastes pour leur intention artistique.

Connexes Les 6 meilleures performances de Josh O’Connor, classées De God’s Own Country à The Crown, voici les meilleures performances de Josh O’Connor, classées.

Joies du vivant

NÉON

Rohrwacher utilise le tombaroli comme un chœur de classiques grecs. Ils planent en arrière-plan et racontent les expériences d’Arthur à travers des chansons, des peintures et des dialogues de groupe. Ces moments explicatifs sont parfois accélérés pour un effet comique. C’est comme regarder Benny Hill ou les Trois Stooges gambader et tomber. Vous ne les prenez pas au sérieux jusqu’à ce qu’ils deviennent quelque peu menaçants. Ils mettent en valeur les efforts de Rohrwacher pour éviter le compartimentage tonal. Elle ne veut pas être classée dans une catégorie spécifique, mais cette tactique peut être exagérée selon votre point de vue. La concentration est nécessaire pour éviter la dilution et maintenir l’intérêt. Mélanger de la peinture ensemble peut paraître cool à certains et un désordre confus à d’autres.

Les plus grands films italiens du 20e siècle ​​​​​​​Le 20e siècle, en particulier, a marqué une période charnière et transformatrice pour l’industrie cinématographique italienne.

Rohrwacher utilise un processus poétique qui ne se veut pas succinct. Ses personnages valent la peine d’être investis dans un développement studieux. La Chimère sort des sentiers battus. La patience est nécessaire dans une certaine mesure, mais finalement gratifiante par sa portée brillamment exécutée.

La Chimera a des dialogues en italien avec des sous-titres en anglais. Il s’agit d’une production de Tempesta, Rai Cinema, Ad Vitam Production et Amka Films Productions, et al. La Chimère sortira en salles aux États-Unis le 29 mars chez NEON. Regardez la bande-annonce ci-dessous.

Publications similaires