soldier-ambush-2021-agc

Le réalisateur de The Ambush, Pierre Morel, parle d’un nouveau film de guerre

Du réalisateur de Taken, The Ambush est un film d’action d’une intensité implacable basé sur une histoire vraie. Lorsque leur véhicule blindé est attaqué par des tirs nourris de l’ennemi et se retrouve piégé dans un canyon isolé, trois soldats des Émirats arabes unis attendent désespérément le salut. Alors que les troupes arrivent pour offrir de l’aide, elles aussi sont prises en embuscade. Leur dernier espoir est une mission de sauvetage audacieuse tracée par leur courageux commandant. L’embuscade est devenu le film émirati et en langue arabe le plus rentable jamais réalisé aux Émirats arabes unis après avoir affiché un week-end d’ouverture gigantesque par rapport au marché. Et à juste titre – le film est dépeint avec art et passionnant du début à la fin, se distinguant ainsi des nombreux autres films de guerre.

Nous avons récemment rencontré le réalisateur acclamé du nouveau film, Pierre Morel, qui a partagé le processus de production et ses autres projets en cours.

Tourner un film de guerre en langue étrangère

MW : Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet, revenir à la case départ ?

Pierre Morel : C’est double. Premièrement, nous avons vu de nombreux films, des films américains réalisés sur le Moyen-Orient, c’est-à-dire l’Irak et l’Afghanistan, bien sûr, qui impliquent les forces américaines la plupart du temps parce que c’est là que nous étions. Mais pourtant, rien n’a été fait sur le Yémen, je pense, et aussi très peu du point de vue arabe. Et ça m’intéressait de montrer qu’on a les mêmes valeurs qu’ils appliquent de la même manière, mais vus sous un angle différent. Et je pense que c’était intéressant de le faire aussi en arabe parce que je ne parle pas arabe, malheureusement. Et il y avait une autre chose que je pense qui était intéressante, parce que je n’ai pas vu beaucoup de grands films de guerre qui sont en fait en langue arabe. Ces trois éléments m’ont donc motivé et au-delà du film de guerre, je pense que c’est une histoire universelle d’êtres humains coincés. Il s’agit donc plus de fraternité que de guerre.

MW : Oui, et cette scène à la fin quand ils sortent avec précaution le sac mortuaire du véhicule. C’était une scène si puissante. Comment était-ce de tourner des scènes aussi chargées d’émotion que celle-là ?

Pierre Morel : C’était très chargé d’émotion pour les acteurs. Bien sûr, pour nous, c’était le but. Encore une fois, la guerre est une chose terrible, et les pertes sont toujours cruelles. Mais aussi, c’était très chargé émotionnellement pour les acteurs, car nous n’avions que des acteurs émiratis. Et les Emirats sont un pays peuplé de 10 millions d’habitants, mais seulement 1 million se trouve en fait aux Emirats. C’est un énorme creuset de beaucoup de gens. Ainsi, lorsqu’un pays avec ce type de population est engagé dans la guerre, d’une manière ou d’une autre, chaque famille émiratie avait quelqu’un qui était sur le terrain – et a perdu quelqu’un. Et la plupart des gars de cette génération ont en fait fait un tour ou deux au Yémen. Ils ont donc tous été très, très personnellement touchés par l’histoire. Et oui, cette scène que vous avez mentionnée, à propos de ramener le soldat mort dans son sac mortuaire à la fin, a été très, très difficile pour eux.

Définir les emplacements et l’inspiration

AGC Studios

MW : Ces scènes tout au long du film où ils sont à l’intérieur du véhicule blindé pris au piège sont confinées et intimes. Était-ce difficile de tourner ces scènes claustrophobes ?

Pierre Morel : C’est difficile. Nous avons tourné dans des environnements différents. Et nous avons en fait passé la majeure partie du tournage, comme vous pouvez l’imaginer, sur ce canyon. Il faisait extrêmement chaud. Je veux dire, il fait toujours chaud. Mais en fait, ce qui le rendait intéressant – obtenir ces véhicules est en fait un cauchemar parce qu’il est tellement blindé. Je veux dire, la porte s’est à peine ouverte. C’est extrêmement difficile d’accès. Nous avons donc dû en construire des répliques pour tourner certaines scènes, comme vous pouvez l’imaginer, car sinon, les caméras ne rentreraient pas. Mais il y avait quelque chose de magique, entrer dans cet espace confiné, et il n’y a pas de place pour personne. Ça apporte tout de suite quelque chose. C’est comme [the film] Fureur. C’est comme quand tu es dans le réservoir. Il n’y a pas d’échappatoire. Je pense que c’est une expérience exténuante d’être coincé dans quelque chose comme ça sans aucune chance de s’en sortir et en espérant juste que la coque tiendra parce qu’elle ne le fera pas à un moment donné.

MW : Vous avez mentionné Fury. Y avait-il d’autres films de guerre en particulier qui vous ont inspiré pour faire ce film ?

Pierre Morel : Je pense que ce qui me vient tout de suite à l’esprit serait sans doute, à une tout autre échelle évidemment, Black Hawk Down. Il s’agit de ramener les gars derrière les lignes ennemies, alors oui, quelques-uns de ces films nous ont inspirés, je suppose.

MW : Avez-vous tourné au Yémen ?

Pierre Morel : Non, nous n’avons pas tourné au Yémen. Il est presque impossible de tirer là-bas. La situation au Yémen n’est pas encore éclaircie. C’est une situation terrible, et la société yéménite est si compliquée, l’affrontement entre différentes factions, différentes factions religieuses. Mais nous avons en fait tourné aux Emirats Arabes Unis. Nous n’avons pas tourné à Abu Dhabi, nous avons tourné dans la partie est de celui-ci, où il n’y avait en fait pas de dunes mais juste des montagnes sur un terrain rocheux comme ça. Et c’était très, très, très similaire. Nous avions des conseillers militaires de l’armée émiratie, et c’était exactement le même type de paysage auquel ils devaient faire face.

Projets pris et futurs

EuropaCorp

MW : J’ai adoré votre film Taken. Aimeriez-vous retravailler avec Liam Neeson ?

Pierre Morel : J’adorerais. Nous n’avons pas eu l’occasion de le faire, mais oui, bientôt. Je dois trouver quelque chose de différent. Je n’ai jamais fait les suites de mes propres films. On a l’impression de parcourir les mêmes chemins. Donc je ne pense pas que je ferai un autre Taken. Je n’ai pas fait les deux autres [films] à cause de ça, parce que je ne voulais pas. Je ne savais pas comment reproduire le même lien émotionnel. Mais si je trouve quelque chose à voir avec Liam, alors oui. Je vais le faire tout de suite, bien sûr.

MW : Et aimeriez-vous partager d’autres projets sur lesquels vous travaillez actuellement, qui seront publiés plus tard ?

Pierre Morel : Bien sûr. En ce moment, je suis en tournage en Croatie. Nous venons de commencer le tournage d’un film intitulé Canary Black avec Kate Beckinsale. Et entre The Ambush et ça, j’étais en Colombie avec John Cena, où nous avons tourné un autre film appelé Freelance, qui est en post-production.

A lire également