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Le Paradis au cinéma

En 124 ans, les artistes du septième art nous ont fait part de centaines de visions de l’au-delà. Ces multiples représentations nous ont surpris, effrayés, étonnés, émerveillés. Qu’elles soient issues de productions hollywoodiennes ou non, et peu importe les croyances auxquelles elles s’apparentent, ces visions fantasmagoriques ont toujours le don de nous fasciner et d’étayer notre imagination.

Voici donc une sélection de quelques représentations des cieux, ou du Paradis, qui ne laissent pas indifférents.

Supernatural, saison 5, épisode 16 : Dark side of the moon

À propos de l’épisode

Dans cet épisode de la série américaine Supernatural, les deux héros de la série, Sam et Dean Winchester se retrouvent au Paradis. L’entrée dans cet univers étrange et mélancolique de la série se fait sur la chanson Knocking on Heaven’s door de Bob Dylan. On retrouve alors Dean au volant de sa fidèle Chevrolet Impala 1967, pour qui l’au-delà se présente sous la forme d’une route sous un ciel étoilé.

Sur la route du Paradis

Cet épisode à la fois touchant et inquiétant nous offre l’aperçu d’un Paradis qui se veut nostalgique de notre vie sur Terre, le véritable paradis perdu. En effet, selon la série, exister dans l’au-delà signifie suivre une route, qui nous fait voyager de souvenir en souvenir, afin de revivre les plus beaux moments passés lors de sa vie mortelle.

Fidèle à sa tradition, la série offre une bande-son rock qui s’adapte parfaitement à l’atmosphère fantasque de cet épisode qui porte d’ailleurs le nom du célèbre et merveilleux album du groupe de rock britannique Pink Floyd.

Le Paradis dans Une question de vie ou de mort

À propos du film

Ce film britannique réalisé en 1946 avec David Niven dans le rôle principal met en scène un procès qui a lieu au paradis pour décider du sort d’un aviateur de la Seconde Guerre mondiale qui aurait dû mourir suite au crash de son avion. Son âme n’ayant pu être retrouvée à temps par son guide céleste pour être menée au Paradis, l’aviateur ressort miraculeusement indemne de ce crash mortel, détenteur d’une seconde vie que les cieux ne lui avaient pourtant pas accordée.

Les cieux en noir et blanc

S’ensuit donc un procès céleste pour décider du sort de cet homme, qui, entre temps, est tombé amoureux et par conséquent refuse de quitter cette nouvelle vie qui lui a été offerte par erreur. Dans ce classique du cinéma, le Paradis est représenté sous la forme la plus classique et parfaite qui soit. Tout y est silencieux, symétrique, calme et immuable.

Comme le temps et les émotions humaines n’ont pas d’emprises sur cet empire céleste, il est représenté en noir et blanc, ce qui contraste fortement avec les scènes colorées qui se déroulent sur Terre. Lors d’une scène mythique, ce film nous présente également une vision majestueuse et imposante de l’escalier qui mène au royaume des anges.

The Lovely Bones

À propos du film

Avis aux téléspectateurs,  ce film de Peter Jackson sorti en 2009 ne figure pas parmi les plus faciles à regarder de cette liste. Nous suivons l’histoire racontée par une petite fille prénommée Susie (Saoirse Ronan) alors qu’elle se retrouve au Paradis. Susie a été assassinée par un voisin en rentrant de l’école. Après que son meurtrier ait dissimulé son corps, nous suivons, à travers les yeux de Susie qui évolue dans une sorte de Paradis qui ressemble à un rêve coloré, les conséquences de sa mort tragique et violente, et l’impact sur sa famille et sa communauté.

Un Paradis d’enfant

Ce qui fait de The Lovely Bones un film extrêmement original, c’est la façon dont il est présenté du point de vue de Susie, une petite fille victime d’un meurtre atroce, qui nous fait voyager à travers son Paradis enfantin alors qu’elle-même cherche à comprendre le pourquoi de ce qui lui est arrivé. Dans cet au-delà coloré, tout est fait de douceur et de légèreté, reflétant l’âme heureuse et innocente de Susie qui ne peut qu’être spectatrice de la douleur et de la colère ressentie par les membres de sa famille en deuil.

Contrairement à la représentation du Paradis dans le film précédent, cette vision n’offre rien du Paradis très droit et solennel, il s’agit plutôt d’un endroit un peu sauvage, peuplé de grands espaces et de beaux paysages qui apportent paix, liberté et sérénité à la petite âme de Susie.

Le Paradis dans The Good Place

À propos de la série

Tout commence avec le décès d’Eleanor Shellstrop, une femme dont la vie ne fut pas un exemple de vertus, mais qui, contre toute attente, se retrouve au Paradis. Cette série de quatre saisons nous fait voyager parmi les multiples sphères de l’au-delà en compagnie d’un ensemble de personnages loufoques et attachants dont les questionnements nous touchent et nous font rire. Esthétiquement, la série est également délectable grâce à sa surabondance de couleurs, de décors et de costumes chatoyants.

Comment vivre l’éternité ?

Trop en dire sur la vision du Paradis dans The Good Place conduirait inévitablement à d’importants spoilers à propos de l’intrigue de la série. C’est pour cela d’ailleurs que l’extrait proposé ci-dessus ne fait part que de la bande-annonce de la première saison de la série.

Disons simplement que The Good Place nous fait réfléchir sur les notions de bien et de mal, de bonheur et de désir, et que tout en nous divertissant en nous dévoilant de spectaculaires théories sur l’au-delà, cette série nous apprend également quelques notions de philosophies que les plus curieux prendront plaisir à aller creuser afin d’en savoir plus sur ces passionnants débats philosophiques.

Hercule

À propos du film

Cette comédie pour enfant fait sans doute partie des films Disney les plus sous-estimés de sa génération ! Les musiques, inspirées des chants gospel, y sont pourtant excellentes, autant que les dessins, les gags et les personnages. Dans ce mythe des douze travaux d’Hercule revisité, nous assistons à la naissance du jeune Hercule sur le mont Olympe, en compagnie des autres dieux du panthéon grec.

Disney anime le Paradis

Le mont Olympe n’est pas le paradis comme on peut l’entendre dans la tradition judéo-chrétienne. Il s’agit uniquement du monde des dieux, les âmes mortelles se rendant aux Enfers, le monde souterrain régi par Hadès, où elles sont reçues plus ou moins bien en fonction de la vie qu’elles ont vécu sur Terre. Disney a choisi de représenter ce Paradis divin sous la forme d’une île merveilleuse, reposant sur des nuages dorés.

Sur ce mont Olympe, tout est baigné d’une lumière éblouissante et tout semble y être construit d’un alliage de marbre et de nuages. Une vision merveilleuse pour les petits comme pour les grands, car au fond, qui n’a jamais rêvé de pouvoir se promener de nuage en nuage ? Et l’on comprend ainsi le désir du jeune Hercule, arraché à ce pays merveilleux, de retrouver cet univers d’or et de lumière.

What dreams may come

À propos du film

Ce film réalisé par Vincent Ward et sorti en 1998 met en scène Robin Williams dans le rôle d’un homme tué lors d’un accident de voiture. Sa femme, jouée par Annabella Sciorra, devenue seule et rongée par le désespoir suite à la mort de son mari qui fait douloureusement écho à la mort, dans un accident de voiture également, de leurs deux enfants plusieurs années auparavant, décide de se suicider.

L’amour par-delà la mort

La conception du Paradis est intéressante dans ce film, car il s’agit pour chaque individu, d’un Paradis intérieur, qui se construit autour des âmes décédées en fonction de la paix qui les habite au moment du passage de l’autre côté. C’est pourquoi les personnes qui se suicident ne peuvent accéder au Paradis, elles se retrouvent en Enfer, mais un enfer de leur propre création qui se construit au travers des pensées de désespoir et de culpabilité qui lui poursuivent dans l’au-delà.

Afin de sauver sa femme de cet enfer dans lequel elle s’est emprisonnée, Chries Nielsen, interprété par Robin Williams, entame une quête à travers l’au-delà et ses paysages familiers afin de retrouver sa femme et de la ramener auprès de lui. Les images de ce film sont magnifiques et leurs façons de dépeindre l’inconnu font voyager nos yeux autant que notre imagination.

Noragami et le Paradis des dieux

Attention ! Spoiler alert pour l’extrait suivant !

À propos de la série

Chez les dieux, avoir sa place au Paradis ça se mérite ! Dans cet animé, nous rencontrons le dieu Yato, une divinité mineure qui n’est malheureusement pas assez célèbre ni honorée pour que les hommes se souviennent de lui ou lui vouent un culte. Cette condition d’existence précaire pour un dieu le conduit à accomplir les souhaits et les tâches même les plus ingrates afin de réunir assez de pièces de cinq yens (pièce de monnaie que l’on offre traditionnellement aux dieux au Japon lors d’une prière) pour construire un sanctuaire à son nom.

Avoir sa place au Paradis

Tout comme pour l’Olympe, ce que l’on appelle le Paradis ici correspond au monde réservé aux dieux et aux divinités, auquel n’ont pas accès les âmes mortelles. Dans Noragami (qui signifie littéralement « dieu errant »), Yato n’a pas sa place dans cet au-delà tant qu’il ne possède pas de sanctuaire à son nom. Et autant dire que dans ce quartier divin, le mètre carré coûte cher ! Ainsi, les divinités les plus priées et honorées du Japon y habitent des résidences gigantesques qui s’apparentent plus à des châteaux qu’à de simples maisons.

Tandis que les dieux les moins importants, s’ils ont une place dans ces terres célestes, ne disposent que d’un lopin de terre juste assez grand pour y planter une tente ! Un paradis capitaliste, ça a de quoi surprendre !

Nous espérons que cette liste mettant en avant quelques-unes des très nombreuses représentations du Paradis au cinéma vous aura plu ou du moins aura parlé à votre imagination. Il est vraiment intéressant de se tourner vers toutes les techniques utilisées par le septième art dans une multitude de films afin de transmettre une vision ou un concept de l’au-delà. Après tout, être réalisateur de film, c’est un peu être Dieu de son propre univers. Et quand ces artistes laissent libre cours à leur imagination sur un sujet tel que celui de la vie après la mort, l’illusion peut parfois nous époustoufler.

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