Le Dernier exorcisme : Part II : Critique et avis du film

Aujourd’hui Jonathan nous parle du dernier film dans la famille de l’exorcisme.

Titre original : The Last Exorcism Part II Réalisateur : Derek Cianfrance Acteurs : Ashley Bell, Julia Garner, Spencer Treat Clark Distribution : StudioCanal Durée : 1h27 Genre :  Epouvante-horreur

Date de sortie : 13 Mars 2013

Synopsis : Nell Sweetzer n’a pas été complètement guérie par son dernier exorcisme.
Elle est de retour et avec elle… ses démons.

Critique par Jonathan

Faut croire que les exorcismes au cinéma, c’était bien mieux avant…

On prétend souvent que les suites d’excellents films sont toujours inférieurs aux opus originaux.

Cette règle ne marche pas à tous les coups fort heureusement, mais dans la majorité des cas, elle est très loin de s’avérer complètement fausse.

Et si il y a bien un genre ou elle s’applique à prouver son implacabilité, c’est indiscutablement dans le genre horrifique ou les franchises étirées sur la longueur et gâcheuses de bons concepts, ont toujours inlassablement pullulées plus que de raison.

Nouvelle exemple en date ce mercredi dans les salles avec la sortie du  » Dernier Exorcisme Part II « , suite officielle et pas forcément désirée du hautement sympathique  » Le Dernier Exorcisme  » qui, des causes d’un succès en salles surprises en 2010, n’était donc finalement pas le dernier…

Une fausse promesse qui aboutie à un nouvel exorcisme flambant neuf qui nous offrira justement in fine, rien de bien… nouveau.

Pire même, tout ce qui faisait le charme et le piment de l’œuvre originale (l’aspect urgent et nerveux du found footage qui donnait un joli petit côté documentaire à la bande, la vision à la première personne du révérend charlatan et l’humour salvateur qui l’accompagnait) aura très vite été mis au placard au profit d’une réalisation plus traditionnelle, poussive et sans saveur, mise en image aberrante d’un script qui l’est d’ailleurs tout autant.

L’histoire reprenant pile poil là ou elle s’était arrêtée, on suit avec un désintérêt total les aléas de la jeune Nell, un temps en réhabilitation sociale avant que le démon Abalam ne vienne une nouvelle fois s’en prendre à elle, car c’est bien connu dans le cinéma de genre, être possédée un jour, c’est l’être pour toujours…

Infiniment plat et long (alors qu’il n’atteint même pas les quatre-vingt-dix minutes de pellicule), sans le moindre rythme, bourré jusqu’à ras bord de clichés, de sursauts prévisibles sans une seule once de gore ni d’effet crade, et par dessus tout littéralement bousillé par une mise en scène bordélique, alourdit par un score assourdissant qui annihile tout effet flippant un quart d’heure avant même qu’il ne se produise, et un final aussi grotesque que son exorcisme vedette qui appelle inéluctablement à la production d’un troisième opus; Le Dernier Exorcisme Part II est tout simplement la quintessence de tout ce qui peut repousser chaque spectateur un minimum cinéphile, des salles obscures.

Même le jeu des acteurs, pour la plupart affligeant, ne parvient pas à sauver du naufrage le métrage.

Seul Ashley Bell, habitée mais nettement moins attendrissante que dans le film précédent, se donne du mal à tenter de nous convaincre jusqu’au bout de la nécessité de l’existence de ce second opus, sauf que voilà, plus personne n’est dupe et encore moins à plus de dix euros la place.

Voir la branche  » possession  » du cinéma horrifique traitée de la sorte n’a rien de réjouissant, mais on s’est fait à l’idée depuis le temps, chaque année à la même période (ou presque), on a droit à la même soupe en salles, les démons cinématographiques étant devenus presque aussi prévisibles dans leur incursions à l’intérieur du planning des sorties, que les producteurs Hollywoodiens en manque d’inventivité et avides de billets vert.

L’an dernier on avait eu droit à The Devil Inside et un peu plus tard à Possession, en 2011 au Rite avec Anthony Hopkins, trois médiocres péloches qui furent uniquement produites pour surfer sur la mode du  » horror movie tourné pour pas cher et qui rapporte un max  » (merci Oren Peli et ses Paranormal Activity), mais surtout qui faisant horriblement peine à voir dans leur veine tentative de susciter la frayeur à coups de jump scares éculées, et dont le minimum d’intérêt était déjà balancé en long, en large et en travers dans les bandes annonces.

Le Dernier Exorcisme 2 ne vaut clairement pas mieux et est limite même pire, bref le grand William Friedkin peut paisiblement dormir sur ses deux oreilles, ce n’est pas avec la production de bas étage actuelle que l’on viendra tutoyée la perfection effrayante de son cultissime chef d’œuvre,** L’Exorciste**.

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