Inchallah un garçon critique |  La candidature de Jordan aux Oscars exprime le

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Un drame poignant sur la quête d’espoir

Dans le paysage cinématographique du Moyen-Orient, « Inshallah, un espoir au cœur du deuil » se distingue comme une oeuvre d’Amjad Al Rasheed qui vise une reconnaissance internationale avec sa sélection aux Oscars. Le film nous immerge dans la vie chamboulée de Nawal, alors qu’elle se retrouve veuve du jour au lendemain dans une société où les femmes se heurtent constamment aux préjugés et aux restrictions imposées par un contexte patriarcal. Al Rasheed, en collaboration avec Delphine Agut et Rula Nasser, a su tisser une histoire qui captive le spectateur dans une réalité où la douleur et l’espoir s’entrelacent.

L’élégance narrative face à des thèmes durs

Ce qui frappe d’entrée, c’est l’habileté avec laquelle le film aborde des problématiques sociales lourdes avec une grande délicatesse de narration. Nawal, incarnée par l’éclatante Mouna Hawa, se voit confrontée à la perte brutale de son époux et à la cupidité d’un entourage qui menace de lui arracher son toit et sa fille. Nous suivons alors Nawal dans un combat où elle puise dans sa force intérieure pour faire face aux défis d’un système légal impitoyable et à des traditions écrasantes.

La descente vers une réalité hostile

Le film excelle dans la manière dont il dépeint le changement brutal de l’environnement affectif de Nawal. La solidarité initiale de sa communauté est très vite remplacée par des intentions voraces, personnifiées par Rifqi, son beau-frère, qui voit le décès d’Adnan, le mari de Nawal, comme une opportunité pour s’enrichir. C’est le lancement d’une spirale où Nawal doit lutter pour prouver son droit à une maison qui lui appartient tout autant qu’à son défunt mari.

Des réflexions féministes fines et variées

« Inshallah, un espoir au cœur du deuil » ne se contente pas de tracer le portrait d’une femme en détresse, il ouvre aussi une fenêtre sur les dilemmes d’autres personnages féminins, dévoilant diverses facettes du féminisme à travers leurs expériences. Lauren, un autre personnage central, est présentée face à une grossesse inattendue et non désirée, forgeant ainsi un puissant contraste avec Nawal et ses propres convictions.

Des pointes d’humour bien placées

Loin de verser dans le pathos, le film sait se ponctuer de touches d’humour subtiles qui allègent l’atmosphère sans banaliser la gravité des situations. La relation entre Nawal et sa fille apporte notamment un éclat de tendresse et de joie qui souligne la polyvalence émotionnelle de l’oeuvre.

« Inshallah, un espoir au cœur du deuil » nous emmène dans un voyage émotionnel où une femme s’efforce de tisser son chemin à travers la perte et l’injustice. Cette réalisation jordanienne mérite bien sa place dans la course aux Oscars, promettant de laisser une marque indélébile sur ceux qui la découvrent. Elle sera accessible au grand public en salle dès le 12 janvier et en streaming sur Prime Video et Apple TV+ le 12 mars.

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