Genocide, un documentaire poignant sur la guerre, est disponible en streaming sur Tubi

Genocide, un documentaire poignant sur la guerre, est disponible en streaming sur Tubi

Décrire l’ampleur et la portée de l’Holocauste, indéniablement l’exemple le plus grave d’inhumanité qui ait jamais eu lieu, est une tâche ardue pour tout cinéaste. Il existe un devoir d’être totalement honnête dans la présentation des faits et d’honorer la mémoire de ceux dont la vie a été arrachée par des massacres à grande échelle. En rapportant ces informations à un public et en détaillant les expériences de ceux qui ont enduré une barbarie indescriptible, nous nous assurons de ne jamais oublier ce qui s’est passé.

Plusieurs documentaires ont été consacrés à la Shoah. Nuit et brouillard, réalisé par Alain Resnais, fut l'un des premiers à utiliser la juxtaposition d'images d'archives et de photographies en couleur montrant les camps tels qu'ils apparaissaient moins d'une décennie après leur libération. Shoah, documentaire entièrement composé d'entretiens avec des oppresseurs et des victimes, est l'un des exemples les plus remarquables de tradition orale.

L'un des films les plus poignants jamais tournés pour aborder la gravité et la tragédie de l'Holocauste a été tourné en 1982. Génocide, réalisé par Arnold Schwartzman, dépeint à la fois l'expérience historique et personnelle à travers une narration et des images d'archives. Désormais disponible gratuitement en streaming sur Tubi, le public a la possibilité d'être témoin du chapitre le plus sombre de l'histoire de l'humanité.

Donner la parole à ceux qui ne peuvent plus parler

Le rôle d’un film documentaire qui décrit une injustice ou une tragédie est de parler au nom des victimes qui n’ont plus la possibilité de le faire. Le génocide se distingue par son approche narrative unique, qui raconte l’histoire des événements qui ont conduit à l’Holocauste et les expériences de ceux qui ont réussi à survivre à cette épreuve. Un événement tel que l’Holocauste survient après des années de préjugés qui se sont transmis de génération en génération. Présenté par le survivant Simon Wiesenthal, un homme qui sera responsable de la traduction en justice de plusieurs fugitifs nazis, il exhorte le public à écouter attentivement, car ce qu’il a enduré pourrait très bien se reproduire.

Génocide met en œuvre une narration interprétée par Orson Welles, qui relate les événements d'antisémitisme qui ont marqué l'Europe pendant des siècles. Welles devient l'orateur de l'histoire, décrivant les événements qui se sont produits et insufflant de l'émotion pour captiver le public. Welles met en lumière une grande partie de la tragédie telle qu'elle s'est déroulée après la montée d'Adolf Hitler et des nazis. Génocide comporte un bref rappel d'un moment particulier de la carrière de Welles qui allait provoquer une véritable paranoïa, à savoir sa diffusion de la Guerre des mondes. La pièce radiophonique qui relatait une prétendue invasion extraterrestre a provoqué une paranoïa de masse dans certaines villes américaines. Cette brève juxtaposition de l'émission de Welles avec le sujet réel établit une dichotomie entre la terreur d'un récit fictif et l'« enfer sur terre » littéral qui existait sous le régime nazi.

Le dialogue d'Elizabeth Taylor contraste avec la narration historique de Welles. Tandis que Welles établit les événements de l'Holocauste et le climat qui a permis son existence, Taylor raconte les histoires personnelles des survivants. En intégrant les mots écrits de personnes qui ont subi une telle épreuve, la situation devient beaucoup plus proche de l'expérience humaine. Transmettre des informations sur les crimes des nazis est une chose, mais entendre le dialogue chargé d'émotion de Taylor, chargé de terreur et de tristesse, touche le public comme rien d'autre.

Il est fort probable que tout documentaire contienne une quantité importante d'images d'archives pour accompagner la narration afin de fournir une présentation visuelle et une description du sujet. Génocide combine ses informations visuelles avec une musique touchante qui accentue son sérieux et suscite une puissante réponse émotionnelle chez le public. La bande sonore de Génocide est composée par le compositeur Elmer Bernstein. Le travail orchestral de Bernstein est émouvant et résume l'horreur réelle qui a existé pendant l'Holocauste.

Comme beaucoup d'autres documentaires sur l'Holocauste qui l'ont précédé, Génocide s'appuie sur l'utilisation d'images d'archives mais va bien plus loin en transmettant les événements au public. Dans de nombreux moments du génocide racontés par Taylor, des œuvres d'art et des poèmes de survivants sont intégrés. Il règne dans nombre de ces séquences une atmosphère de force et de volonté de vivre, qui contribuent toutes à la narration globale et en font une expérience si poignante.

L'importance de se souvenir du passé

Il a été souligné à maintes reprises que ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter. Le génocide est une expérience déchirante, qui met en évidence la nature inhumaine des actes commis lorsque les préjugés et la haine raciale sont tolérés. L'objectif fondamental des films est d'informer le spectateur sur des sujets qu'il ne connaît peut-être pas et d'élargir son horizon de vision du monde.

Depuis la libération des camps de la mort et la chute du Troisième Reich, l'humanité n'a cessé de souffrir de plus en plus de ceux qui veulent persécuter les autres. Le génocide dépeint son sujet d'une manière qui laisse le public perplexe et choqué que de tels événements aient pu se produire. Comme le supplie Wiesenthal au début, il est essentiel que nous n'oubliions jamais l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire humaine. Comme l'a écrit Elie Wiesel, survivant de l'Holocauste, dans son autobiographie La Nuit, « oublier les morts équivaudrait à les tuer une seconde fois ».