Gemma Bovery : Critique et avis du film

Retour sur la Gemma Bovery d’Anne Fontaine.

Réalisateur : Anne Fontaine Acteurs : Gemma Arterton, Jason Flemyng, Fabrice Luchini, Isabelle Candelier Distribution : Gaumont Distribution Durée : 1h39 Genre : Comédie, Drame

Date de sortie : 10 septembre 2014

Synopsis : Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir – outre sa farine quotidienne – le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie…

Mon avis

Comment ne pas résister à cette charmante petite comédie qu’est Gemma Bovery ?
Le film réalisé par Anne Fontaine est l’adaptation du roman graphique de Posy Simmonds qui est aussi l’auteure de Tamara Drewe, aussi adapté au cinéma avec une certaine Gemma Arterton.

Gemma Bovery plonge le spectateur au coeur de la vie tranquille de la campagne, dans un village où Fabrice Luchini joue au boulanger, reconverti après une vie parisienne. Son personnage mène une vie des plus calmes et sans histoire avec sa femme et leur fils, rien de bien existant. Du moins jusqu’à l’arrivée d’un couple d’anglais, eux aussi fuyants le stress de la ville de Londres, qui s’installe juste en face.

C’est alors que la vie reprend pour le personnage de Martin (joué par Fabrice Luchini) qui va vouer une véritable fascination pour le couple et surtout la femme dont le nom rappelle  une héroïne de la littérature : Madame Bovary.

Le film s’amuse de la ressemblance entre les deux noms et les deux femmes qui s’ennuient dans leur vie et cherchent de l’aventure à mettre dans leur banalité. Tout cela sous l’oeil de Martin qui joue aussi bien au narrateur en s’adressant directement au spectateur qu’au metteur en scène, allant jusqu’à donner les pas à ces protagonistes qu’il imagine.

Plongé dans son fantasme de voir en cette femme la Bovary de Flaubert, le film réserve de bons moments avec cette obsession et la maladresse de Gemma Bovery qui tente de trouver sa place dans cette vie, dans cette campagne française, et qui apprivoise la langue de Molière.

Gemma Bovery vient troubler la tranquillité de ce petit village, elle respire une sensualité que la caméra et la lumière sauront capter.

Côté interprétation, Gemma Arterton qui est naturellement très attachante, l’est encore plus ici lorsqu’elle délaisse Shakespeare pour Molière. L’accent d’un anglais parlant français fait toujours autant d’effet.
Fabrice Luchini est une nouvelle fois très bon dans son rôle d’amoureux de la littérature, un rôle qui lui colle à la peau depuis quelques temps mais qui ne lasse pas.
Elsa Zylberstein remplit très bien son rôle de femme excentrique, française qui a épousé un anglais. Seul bémol, son interprétation, assez agaçante, collerait plus dans une mentalité américaine (très joyeuse, très soucieuse de son physique, de son alimentation, très bavarde) qu’anglaise (qui sont plus réservés).

Au final, **Gemma Bovery **est une petite comédie sympathique, bien interprétée, avec de beaux paysages et une belle musique.
En sortant de la salle, une petite envie de se replonger dans *Madame Bovary *de Flaubert se fera sentir.

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