G.I. Joe : Conspiration » : Critique et avis du film

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Titre original : G.I. Joe: Retaliation Réalisateur : Jon M. Chu Acteurs :  Bruce Willis, Channing Tatum, Dwayne Johnson, Adrianne Palicki, Ray Park Distribution : Paramount Pictures France Durée : 1h39 Genre :  Action , Aventure , Science fiction

Date de sortie : 27 Mars 2013

Synopsis : Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l’équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l’ennemi pour tenter de sauver notre civilisation. Ils font alors appel à celui qui a donné son nom à leur corps d’élite : Joe Colton.

G.I. Joe Conspiration : trailer Conspiracy VOST par Paramount_Pictures_France

Mon avis

Commençons par un constat simple et clair, histoire de bien mettre les choses au point: G.I. Joe – Le Réveil du Cobra, sorti en 2009, était un film d’une incroyable stupidité. Mais d’une stupidité incroyablement et étrangement jouissive tant il assumait de bout en bout son aspect hautement cartoonesque et over-the-top. Un vrai cartoon live qui enchaînait les séquences les plus improbables les unes des autres, sans aucune retenu ni aucune considération pour quelconque lois de la physique et autres considérations logiques. Le film se présentait dans le pur esprit de ce qu’un gamin de 10 ans pouvait élaborer dans sa chambre avec les dernières figurines de la franchise en main. Et vu que nous étions dans l’optique d’une adaptation cinématographique de jouets (une nouvelle lubie d’Hollywood qui nous surprendra toujours), le résultat me semblait au combien approprié. Certes G.I. Joe a surtout connu sa renommé grâce à une série animée dans les années 80, mais comme tout « bon » dessin animé de cette époque, sa fonction première était simple : VENDRE DES JOUETS !

2013, exit Stephen Sommers qui avait signé le premier volet. Le fameux réalisateur de divertissements médiocres mais parfois efficaces (à l’image de son G.I. Joe donc) est ici remplacé par John M. Chu, a qui l’on doit Sexy Dance 2Sexy Dance 3 : The Battle (là ça rigole plus)… Ainsi que Justin Bieber : Never Say Never (3D). Un choix de réalisateur dont la pertinence est d’une évidente évidence (sarcasme). Passons sur le fait que le film ait été repoussé d’un an pour des raisons encore obscures (raison officiel qui sent bon le bullshit: pour pouvoir convertir le film en 3D) et rentrons dans le vif du sujet.

Malgré le fait que le film s’inscrive dans la même continuité que le film de Sommers, le charme résolument grotesque et assumé du premier film a disparu. Et c’est là que réside un des plus gros problèmes de ce G.I. Joe – Conspiration. Les G.I. Joe ne sont plus ce groupe d’élites super secret, armés de gadgets futuristico-ridicules de pointe et résidants dans une base souterraine dans le désert hautement vulnérable aux foreuses géantes. Non, ici ce sont de simple G.I., des militaires type en kaki avec un arsenal un brin plus développé que la moyenne, mais sans plus. Il y a comme une étrange volonté de vouloir ancrer ces personnages dans un univers plus « réaliste ». Le mot n’est peut-être pas juste, alors disons plutôt « terre à terre » (on parle de G.I. Joe, donc visualisez de très très gros guillemets pour ce genre de terme). Nous les voyons en civil dans des milieux urbains, nous avons aussi droit à quelques moments de vie de famille, et leurs interactions au quotidien en uniforme sont celles de militaires de base.

En dehors de Roadblock (Dwayne « The Rock » Johnson), les autres personnages qui composent sa team de Joes sont d’ailleurs quasi-inexistants. La notion d’équipe et la synergie qui est sensée transparaître n’est donc pas présente (malgré une courte complicité avec Duke, le personnage de Channing Tatum), et au final leurs (més)aventures importent peu. Le mal blesse encore plus lors de tentatives de développement de personnages extrêmement bancales et sans grand intérêt. Je décerne la médaille du rôle le plus inutiles à Bruce Willis, dont la constante apparition aurait dû faire sourire tout le long. Mais ce n’est pas le cas.

Dans cette perspective d’atmosphère plus « terre à terre » (rappel : très très gros les guillemets), lorsque les G.I. Joe opèrent on les croirait tout droit sortis du dernier Call Of Duty. Rien de bien excitant en somme. La folie des grandeur est atténuée, et la close spectaculaire du contrat de ce blockbuster bien trop sage s’en retrouve un tantinet réduite, à l’image de son climax mollasson.

L’intérêt se trouve ailleurs, car on n’a par moment l’impression d’assister à deux films en un. Les périples de Snake Eyes, Jinx et Storm Shadow – dans un temps à l’autre bout du globe – renouent avec cette absurdité cartoonesque, et nous fournissent même la seule séquence d’action pour le coup vraiment inspirée du film. Et le problème nait de cette juxtaposition d’avec l’atmosphère établi autour de l’équipe de Roadblock, le tout à coup de transitions maladroites entre les deux stroylines. Voilà qu’à cette mise-en-scène et ce setting se voulant plus « réaliste », viennent se greffer des ninjas et des super-vilains de cartoons, panoplies incluses. Alors bon, on a affaire à G.I. Joe donc je m’attarderais pas à une critique acerbe du scénario et de l’intrigue qui la compose (ce que vous devez savoir c’est qu’il y a un méchant et il veut dominer le monde. Voilà). Mais au final, on a l’impression que le film ne sait pas vraiment ce qu’il veut être, et qu’il rechigne à passer la cinquième. Le film ne s’assume pas pleinement et cela se traduit par une inconsistance en terme de ton, et le résultat se révèle malheureusement assez tiède.

En conclusion G.I. Joe – Conspiration est un divertissement extrêmement moyen qui se paie quand même le luxe de ne pas être foncièrement exaspérant. Mais rien de passionnant, ni même de prenant . Il se laisse regarder et s’oublie aussitôt sans provoquer quoique ce soit. On n’en ressort pas vraiment déçu, parce que honnêtement on en attendait pas grand chose. Mais on ne ressort pas vraiment diverti non plus.

Oh et petite dédicace à ce bon vieux RZA: musicalement ne change rien tu gères, mais tu devrais sérieusement laisser tomber la comédie. Et SURTOUT la réalisation aussi tiens. C’est pour ton bien, boyo.

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