DC : Retour sur le trailer de « Zack Snyder’s Justice League »

Trois ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Warner Bros pour daigner officialiser l’arrivée de la version originale de Justice League, que l’on sait très différente du montage sorti au cinéma à l’automne 2017. À son annonce en mai 2020, il restait encore beaucoup d’attente avant de découvrir ce « variant », si je puis m’exprimer ainsi sans ironie. Si l’attente jusqu’à mars 2021 semble plus interminable que jamais, nul doute que la découverte de ce film constituera une belle source d’évasion.

UNE AMBIANCE ÉPIQUE

Le trailer s’ouvre avec les paroles pessimistes que Lex Luthor avait prononcées lors de son incarcération en savourant la mort de Superman (« Mais le glas a déjà sonné, pour lui. Et ils l’ont entendu, jusque dans les ténèbres et parmi les étoiles. Ding dong. Le Dieu est mort. Quand le glas est sonné, on ne peut plus l’étouffer. Il nous a déjà trouvés. Il vient nous prendre ! ».) C’est dans ce contexte que Darkseid charge Steppenwolf de récupérer les trois Boîtes Mères sur une Terre autant dévastée que vulnérable. Le trailer dépeint immédiatement une ambiance spectaculaire digne d’une épopée. Dans cette optique, la mise en scène de formidables héros aux nobles convictions dans leur lutte pour la sauvegarde de l’univers donne l’impression d’assister à une véritable chanson de geste. Des combats apocalyptiques s’annoncent en masse, y compris dans le futur alternatif du Knightmare. On peut aussi remarquer la reprise d’un discours fondamental de Jonathan Kent entendu dans Man of Steel. Ce dernier suggérait à Clark de consacrer le temps nécessaire pour découvrir ses origines et son héritage kryptonien (« Tu es la réponse, fiston. La réponse à sommes-nous seuls dans l’univers […] Tu as été envoyé ici pour une raison. Et même si tu dois y passer le restant de ta vie, tu te dois de découvrir quelle est cette raison ».) Si la destinée héroïque de Superman semble déjà toute tracée, il semblerait qu’il poursuive un temps sa quête identitaire et existentielle pour trouver sa voie et sa place dans un monde jusqu’ici réticent à sa présence. Reste à savoir si la conclusion de ce périple trouvera une signification avec le costume noir… Quoi qu’il en soit, la présence du Man of Steel dans les rangs de la Justice League sera indispensable…

VERS LA RÉALISATION D’UN FUTUR DYSTOPIQUE ?

Si on retrouve des scènes déjà vues dans le montage cinéma, telles que la bataille des souterrains de Gotham City, le combat final en Russie, ou encore les attaques de Themyscira et d’un sanctuaire atlante, le trailer insiste fortement sur les événements du Knightmare, un futur alternatif et apocalyptique, directement inspiré du jeu vidéo Injustice : Gods Among Us. Dans cet avenir peu réjouissant, Superman, effondré par la mort de Lois Lane, passait du Côté Obscur en fondant une dictature autoritaire et discriminatoire sur l’ensemble de notre planète. Un revirement inattendu et inquiétant dans lequel Darkseid, le tyran d’Apokolips, semble avoir joué un rôle majeur. Cet avenir va-t-il vraiment se réaliser ? Il semble difficile d’imaginer Superman succomber aux ténèbres. Déjà aperçu dans Batman v Superman : Dawn of Justice à l’occasion d’une séquence de cauchemar de Bruce Wayne, cet épouvantable décor rappelle, par ses couleurs et sa forte étendue de déserts, un western, voire une planète inhospitalière de Star Wars. Envahie et particulièrement méconnaissable, on ne voit plus la différence entre notre petite planète bleue et Tatooine !

Pour ma part, je préférais que ce futur ne se réalise pas, et qu’il consiste toujours en une simple projection irréalisable. Cette atmosphère oppressante, bien que marquante et inédite, risque de vite devenir étouffante. La seule pensée d’imaginer Superman, cet éternel héros altruiste et patriotique, se transformer soudainement en un fasciste sadique et meurtrier se révèle dévastatrice.

New Apokolips ?

DES ASSOCIATIONS INATTENDUES DANS LE KNIGHTMARE

Dans une dernière tentative désespérée de sauver la planète dont on découvrira certainement la genèse et le contexte, Batman engage Deathstroke et le Joker à rejoindre Flash et Cyborg à ses côtés. Le recrutement de Deathstroke ne me surprend pas tant dans la mesure où ce dernier dispose d’un code d’honneur pouvant l’inciter à mettre sa haine contre le Dark Knight de côté pour une noble cause. Mais l’idée que Batman soit désormais réduit à faire confiance au Joker après tous ses crimes, dont le meurtre de Robin, me paraît insensée. Particulièrement imprévisible, le Clown Prince du Crime n’a jamais brillé dans le travail d’équipe, pas même avec Harley Quinn. Il est donc loin d’être un équipier fiable. Je ne serais pas surpris de le voir trahir le groupe au profit de Darkseid. Même la perspective d’une fin du monde imminente ne me semble pas un prétexte suffisant pour voir le Joker se racheter une conduite. Après tout, plus on est de fous, plus on rit ! Et si nous étions surpris en voyant le Joker redevenir lucide ?!

Les sorts qu’ont connu Wonder Woman et d’Aquaman dans ce futur alternatif restent un mystère. Ont-ils été tués par Superman et Darkseid, ou bien les ont-ils rejoints en ayant, eux aussi, été préalablement influencés par l’Équation de l’Anti-Vie ?

Que sont devenus Wonder Woman et Aquaman ?

QUEL RÔLE POUR DARKSEID ?

L’évocation de l’arme fétiche de Darkseid va de pair avec une tentative de déterminer la nature de son rôle dans le film. Comme toujours, il tirera un temps les ficelles, tapis dans l’ombre de la planète Apokolips. Si sa présence dans les flashbacks semble désormais actée, affrontera-il la Justice League en personne ? Les échecs répétés de Steppenwolf vont tôt ou tard l’inciter à passer lui-même à l’action.

Darkseid aux côtés de DeSaad et de Granny Goodness.

J’espère qu’on pourra découvrir le film dès le mois de mars en VOST. Bien que ce film s’annonce passionnant, je redoute que sa durée approchant des quatre heures ne soit pas indigeste. Le cas échéant, il serait appréciable que la Warner propose tout de même le format initial de quatre épisodes d’une heure en parallèle.

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