Critique de 'Love Lies Bleeding' : Kristen Stewart brille dans une histoire de vengeance trempée dans le sang

Critique de ‘Love Lies Bleeding’ : Kristen Stewart brille dans une histoire de vengeance trempée dans le sang

Sundance 2024 : Le deuxième long métrage de la réalisatrice Rose Glass, « Saint Maud », se délecte du sexe, de l’amour et de la violence tout en faisant se tortiller le public.

La réalisatrice britannique Rose Glass sait ce qui fait un thriller psychologique captivant. Elle a présenté son premier long métrage, « Saint Maud », en 2019 au Festival international du film de Toronto, avec des critiques dithyrambiques, et son deuxième film, « Love Lies Bleeding », est un compagnon fantastique qui ne manquera pas de faire tourner les têtes. Mme Glass a présenté son dernier film à une foule en délire lors du festival du film de Sundance 2024, laissant une trace de sang, de sueur et même d’applaudissements.

« Love Lies Bleeding » met en vedette Kristen Stewart, qui vient de participer au festival de Sundance avec l’audacieuse romance de science-fiction « Love Me ». Dans l’épopée de Glass, qui se déroule dans les années 1980, Stewart incarne Lou, la gérante d’une salle de sport, une éternelle habitante du désert qui aspire à autre chose que de nettoyer les toilettes et d’aider les hommes musclés de la salle de sport à atteindre leur plein potentiel. Cette salle de sport est le genre d’établissement dont les murs sont couverts d’affiches suppliant ses clients de comprendre que « la douleur est une faiblesse qui quitte le corps ». Lou cherche l’amour dans tous les mauvais endroits, y compris en entretenant une liaison avec sa collègue Daisy (Anna Baryshnikov).

C’est alors qu’arrive Jackie, interprétée avec brio par Katy O’Brian. Une séduisante vagabonde accro aux stéroïdes qui rêve de remporter les championnats américains de culturisme féminin à Las Vegas. Lou et Jackie entament une relation, bien que la mystérieuse Jackie ait un passé secret et ait déjà eu une aventure sexuelle avec le beau-frère abusif de Lou, J.J. (Dave Franco). Un drame familial s’ensuit rapidement, notamment des confrontations avec Lou Sr. (Ed Harris), le père criminel maniaque du jeune Lou, qui possède pratiquement la moitié de la ville.

C’est à ce moment que la mise en scène de Glass passe en mode accéléré, alors que Beth (Jena Malone), la sœur de Lou, est envoyée à l’hôpital avec d’incroyables ecchymoses aux mains de J.J. Voyant ce que le tempérament de J.J. peut accomplir, Jackie active le mode bestial, avec des résultats mortels.

A partir de là, une prémisse sanglante de « Bonnie and Clyde » s’ensuit, voyant de nombreux corps s’empiler et peu de remords montrés par les personnages extérieurs. L’amour de Lou pour Jackie semble inconditionnel, mais Lou, aussi réservée qu’elle soit, ne peut contrôler les agissements de sa petite amie.

« Love Lies Bleeding » est un drame policier aux accents grandiloquents, avec des fioritures des années 1980 et une musique inquiétante du compositeur Clint Mansell. Stewart s’avère être un acteur puissant dans un rôle défini par la sexualité, l’amour, la luxure, la colère et la connexion. Alors que la famille de Lou devient un stéréotype de l’activité criminelle, son sentiment d’identité se perd dans le mélange, menant à une fin époustouflante.

Pour sa part, Katy O’Brian s’enfonce dans le rôle charnu d’une bisexuelle originaire de l’Oklahoma, dotée d’une mentalité de Hulk et des muscles veineux qui l’accompagnent. Jackie affronte chaque situation avec zèle et mystère, une combinaison destructrice pour une droguée suffisamment confiante pour triompher dans la vie, quel qu’en soit le prix. Sa relation avec Lou en pâtit, car les objectifs personnels de Jackie se heurtent au désir de Lou de protéger sa nouvelle vie amoureuse.

Malgré la tranquillité du désert, il y a un air de danger qui plane à chaque feu rouge. Aucun personnage ne doit être oublié, car les témoins de plusieurs crimes deviennent des attractions principales pour faire avancer l’histoire. Glass est toujours consciente de ce qui pourrait dégoûter son public et le faire se tortiller, un ajout charmant et intriguant à ce thriller psychologique qui est tout sauf subtil. Il s’agit d’une réalisation impressionnante qui complète le travail des acteurs de Glass, tout aussi émouvants les uns que les autres.

« Love Lies Bleeding » prend un scénario de meurtre facile à digérer et le tourne à l’envers. Alors que Lou pense s’en être tirée à bon compte, des détails non résolus reviennent la hanter à chaque instant. Les membres d’une même famille sont montés les uns contre les autres, la jalousie et les traumatismes sont révélés au grand jour, et la vengeance s’effiloche à un degré exponentiel.

Ne mettez pas Jackie en colère. Vous ne l’aimeriez pas quand elle est en colère.

A24 distribuera « Love Lies Bleeding ».

Pour toute la couverture de Sundance 2024 par Jolie Bobine, cliquez ici.

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