Comment la réalisatrice de « Past Lives », Céline Song, a gagné la confiance de ses acteurs
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Le talent de Céline Song mis en lumière par Jolie Bobine Magazine
Cet article met en lumière la première réalisation de Céline Song, réalisatrice de « Past Lives », dans le numéro Race Begins du magazine Jolie Bobine.
Lorsqu’on a abordé la question de la première réalisation de Céline Song, réalisatrice de « Past Lives », l’actrice principale Greta Lee a secoué solennellement la tête. « Pour l’anecdote, je suis très méfiante », dit-elle en souriant. « Je m’attends toujours à ce qu’elle ouvre sa ceinture et que Scorsese, Linklater ou quelqu’un d’autre en sorte.
En supposant que Lee se trompe et que Song n’est pas un réalisateur chevronné se cachant dans le costume d’une Canadienne d’origine coréenne âgée d’une trentaine d’années, « Past Lives » marque l’arrivée d’un cinéaste confiant dont l’expérience précédente était celle d’un dramaturge. L’histoire douce d’un couple d’amoureux sud-coréens (Lee et Teo Yoo) qui se retrouvent à l’âge adulte à New York, est une étude étonnamment assurée de l’économie, Song orchestrant les regards et les silences éloquents dans un premier film charmant et évocateur.
Nous avons parlé à Song de la réalisation de son premier film, désormais disponible en streaming sur de multiples plateformes.
Le film a été inspiré par votre rencontre, avec votre mari, à New York, avec un ami d’enfance coréen. Étiez-vous convaincue que ce genre d’histoire personnelle toucherait un public plus large ?
Non, je n’étais pas sûre qu’il y aurait un lien. J’ai donc raconté l’histoire à quelques amis très proches, en leur disant simplement que j’étais assise dans le bar (avec son mari et un ami d’enfance qu’elle n’avait pas vu depuis des décennies), et cela a incité chacun d’entre eux à me raconter une histoire. Peut-être ne sont-ils pas coréens, peut-être n’ont-ils pas connu l’immigration, peut-être leur parcours de vie n’est-il pas le même que le mien. Mais ils ont tout de même vécu des moments où, assis entre deux personnes, ils se sont dit : « Je suis divisé et je suis entier. »
Et puis nous finissions par parler profondément du temps et de l’espace, du fait de vieillir et de changer. Nous sommes devenus de meilleurs amis parce que je leur ai raconté cette histoire. Grâce à cela, j’ai vraiment eu le sentiment qu’il s’agissait peut-être d’une histoire qui valait la peine d’être racontée, même si elle n’était pas facile à présenter.
Lorsque vous l’avez écrit, aviez-vous une idée précise de la façon dont vous l’aborderiez en tant que réalisateur ?
Certaines choses, oui. Et d’autres, non. Par exemple, la section Skype était un tel mystère pour moi. J’en avais vraiment peur. C’est une chose très difficile à faire, dépeindre la technologie, et je n’avais aucune idée de la façon dont j’allais le faire. Mais lorsqu’il s’agit de la scène d’ouverture, ou lorsqu’ils se voient pour la première fois, il y a des parties où tout était déjà formé dans mon esprit. Et bien sûr, lorsque je travaille avec mon directeur de la photographie, le concepteur de la production et tout le monde, ce que j’avais en tête ne peut que s’améliorer.
Gagner la confiance des acteurs : un défi pour Céline Song
En tant que réalisateur débutant, avez-vous eu des réactions négatives lorsque vous avez dit à Teo Yoo et John Magaro que vous ne vouliez pas qu’ils se rencontrent dans le
Comment la réalisatrice de Past Lives, Céline Song, a gagné la confiance de ses acteurs et la sienne
Avant de commencer le tournage, Céline Song n’a pas imposé de restrictions physiques à ses acteurs Teo et Greta. Elle est convaincue que gagner la confiance de ses acteurs est essentiel pour mener à bien son travail de réalisatrice. Elle a ainsi pu créer un environnement où chaque acteur pouvait s’exprimer librement.
Choisir des acteurs capables de transmettre beaucoup sans dire grand-chose
Céline Song a également mis l’accent sur la capacité des acteurs à transmettre des émotions sans nécessairement recourir à de longs dialogues. Pour elle, le silence peut être aussi expressif que les mots. L’importance du silence est d’autant plus significative lorsque le public comprend le contexte de ce silence.
La réalisatrice souligne que la longue scène de marche et d’attente de l’Uber à la fin du film est pleine de significations silencieuses. Les personnages ont déjà tout dit avant cette scène, ce qui rend cette pause particulièrement intense et chargée d’émotions. Cette scène a permis aux spectateurs de réagir différemment en fonction de leur propre vécu et de leur état émotionnel.
Une fin ouverte qui suscite des réactions variées
La réalisatrice constate que la fin du film suscite des réactions diverses chez les spectateurs. Certains la perçoivent comme triste, d’autres comme heureuse. Pour Céline Song, la fin est empreinte d’une certaine tristesse inhérente à la vie, symbolisant la perte irrévocable du temps passé et des opportunités manquées. Ces émotions contrastées générées par la fin témoignent de la puissance émotionnelle du film sur son public.
Céline Song confie que réaliser ce film a été une expérience unique et profondément enrichissante. Elle décrit cette expérience comme un moment où elle s’est sentie pleinement à sa place, sur le plateau de tournage, et où elle a ressenti un profond sentiment d’appartenance.
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