Cela vaut-il toujours la peine d’être regardé deux décennies plus tard ?

Cela vaut-il toujours la peine d’être regardé deux décennies plus tard ?


Un duo acteur-réalisateur de maîtres

Aux confins sombres de la ville de Los Angeles, « Collatéral » dépeint une trame nocturne où le destin unit deux hommes aux antipodes : Vincent, le tueur à gages méthodique incarné par Tom Cruise, et Max, le modeste chauffeur de taxi joué par Jamie Foxx. Le film, brillamment orchestré par le réalisateur Michael Mann, évolue comme un thriller intense où chaque réplique entre les protagonistes façonne l’intrigue et décortique leur psyché.

La rencontre fortuite entre Vincent, le prédateur urbain, et Max, le citoyen lambda aspirant à une vie meilleure, engendre un huis clos mouvant à travers la cité des anges. Le périple nocturne, sous le prisme de la violence et de questionnements existentiels, confère à « Collatéral » une aura particulière où le suspense psychologique règne en souverain.

Tom Cruise, incarnation d’un antagoniste remarquable

Le rôle de Vincent s’inscrit comme une remarquable anomalie dans la filmographie de Tom Cruise, principalement dominée par des personnages héroïques. Sa représentation glaciale et calculatrice de l’assassin donne le ton dès sa première apparition, établissant d’emblée un caractère impitoyable et distant. La performance de Cruise réinvente son image d’acteur, la plongeant dans les abysses d’une noirceur inattendue qui captive et glace le sang.

À l’opposé, Vincent offre également des moments de complexité psychologique, oscillant entre cruauté et charme ravageur, au point où l’on pourrait presque sympathiser avec ce personnage énigmatique dont la moralité glisse vers les tréfonds de l’âme humaine.

Prisme narratif : les séquences de « Collatéral » comme œuvres à part entière

Ce n’est pas seulement l’excellence de la réalisation et le jeu des acteurs qui rend « Collatéral » si captivant, mais également la manière dont chaque scène s’articule comme un récit indépendant, contribuant au grand tableau d’une œuvre cinématographique marquante. Chaque interaction, chaque affrontement entre Vincent et ses cibles, est une plongée dans des vies individuelles, offrant un spectre d’émotions et de tensions qui pourrait tout à fait se suffire en tant que court-métrage.

Quand « Collatéral » frôle le chef-d’œuvre

Le temps a été clément avec « Collatéral », consolidant son statut de film incontournable du début des années 2000. Cruise, dont le parcours dans la peau de Vincent reste gravé dans les mémoires, et Foxx, dont la représentation de Max lui a valu une reconnaissance critique méritée, ont offert au public un tableau sombre, mais profondément humain, des âmes solitaires errant dans la mégapole nocturne.

Les louanges ne s’arrêtent pas à la distribution exceptionnelle, car c’est également la main de Michael Mann, qui avec une maîtrise de la tension et une narration centrée sur l’individualité, érige le film au rang d’œuvre d’art. « Collatéral » n’est pas qu’un écho des années passées, c’est le reflet d’un genre cinématographique porté à son apogée, une fresque urbaine qui infuse la réflexion et l’adrénaline avec une aisance remarquable.

Que ce soit par curiosité cinéphile ou pour redécouvrir la complexité des sentiments humains face à l’urgence de survivre, « Collatéral » ne cesse d’impressionner et de provoquer une introspection tenace. Un classique moderne, indéniablement.

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