Carrie au bal du diable, De Palma
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Carrie au bal du diable, De Palma

Je vous présente le film Carrie au bal du diable (Carrie)  réalisé par Brian De Palma, sorti en 1976. Il s’agit de l’adaptation cinématographique de Carrie (1974), le premier roman de Stephen King.

Synopsis

Carrie est une jeune lycéenne, souffre-douleur des autres élèves. N’en pouvant plus des brimades de ces derniers, elle réalise l’impensable par des pouvoirs télékinésiques. De plus, sa mère, une fanatique religieuse, ne fait que l’accabler davantage.

Ce film est un classique du cinéma d’horreur, comme la scène de la douche appartient à Psychose, ici la scène du bal de promo reste mythique.

De Palma sait utiliser les codes de l’horreur par ses gros plans sur les visages riants et presque animalisés des camarades de lycée. L’utilisation de la musique joue un rôle primordial, entre les violents stridents et l’orgue, qui rappelle la musique religieuse.

La solitude de Carrie est un point aussi important dans ce film, entre ses camarades et sa mère qui ne font que la dévaloriser en permanence, conduisent le drame final.

Le scénario garde la trame originelle du roman de Stephen King. Dans son livre, l’aspect psychologique sera plus développé. Je rappelle que King a également fait un roman sous son pseudonyme Richard Bachman qui s’appelle Rage, qui parle de la prise d’otage d’un jeune lycéen de ses camarades. Ce livre rappelle l’histoire de Carrie.

Pour s’axer sur la thématique de notre semaine contre le harcèlement je vais vous présenter deux types que l’on peut trouver dans ce film.

Tout d’abord dans la sphère publique, tout particulièrement au lycée. Carrie est victime d’agressions régulières, physiques (coups) et orales (insultes).

La période de l’adolescence est difficile car il y a une appropriation d’un nouveau corps. Dans les vestiaires, on voit les jeunes filles à l’aise avec leur corps, mais pour Carrie, on a une sorte d’opposition entre tous les corps en travelling, puis la caméra s’attarde sur Carrie et l’angoisse arrive avec l’arrivée de ses premières règles, dont sa mère ne l’a pas prévenu. Bien sûr les autres filles se moquent d’elle et la professeure est obligée d’intervenir.

Après le cours de sport, l’agression suivante a lieu pendant le bal avec le fameux seau de sang de porc répandu sur elle. Le sang est assez connoté par l’animal et rappelle la scène de la douche.

Dans la sphère privée, Carrie n’est pas plus aidée. En effet, sa mère est une fanatique religieuse, dont tous les voisins se moquent.

Dans le quartier résidentiel, c’est la maison la plus étrange. Quand on entre dans celle-ci tout est sombre, très tamisé, et la musique devient plus forte.

On peut parler de harcèlement familial, sa mère l’insulte, la claque et l’enferme dans un placard pour la punir (ici elle l’a puni d’être une femme en ayant eu ses règles). La mère a surement un lourd passé psychologique car elle ne s’est pas remise d’avoir eu des rapports hors-mariages et d’avoir eu sa fille. Elle condamne sa fille pour ses propres erreurs, elle fait donc une sorte de transfert sur sa fille en lui faisant subir ce qu’elle ne se fait pas elle-même. Carrie n’a aucune intimité, la porte est ouverte en permanence et sa mère rentre sans frapper.

L’ambiance est aussi accentuée par des éléments météorologiques, comme la pluie, l’orage et la nuit qui permettent d’accentuer la solitude et de couper complètement la maison de l’extérieur.

Le soir du bal sera pour Carrie le moment de se venger de ses camarades et de sa mère, qui est en plein délire mystique.

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