Cannes 2021: Annette | Festivals & Awards

Mais respirer, bien sûr, est un sujet chargé à Cannes 2021. COVID-19 a provoqué l’annulation de l’édition 2020, et cette année, le festival s’annonce quelque peu différent. Les masques sont obligatoires dans toutes les salles. L’entrée aux projections est chronométrée. L’ancien site de retrait des accréditations est désormais un centre de vaccination. Et soyons clairs : je ne suis ici que parce que j’ai la chance d’être complètement vacciné. Passer autant de temps dans les cinémas avec des inconnus serait terrifiant (et probablement insensé) sinon.

Les nouveaux protocoles ont eu leurs ratés. Cannes a remplacé ses files d’attente agitées et bondées par un système de billetterie en ligne qui, en se plantant lorsque les masses se connectent au même moment désigné, offre l’équivalent virtuel de l’ancienne expérience de goulot d’étranglement de Cannes.

Mais c’est Cannes, et assister au festival du film le plus prestigieux du monde ne serait pas pareil s’il n’y avait pas d’obstacles à franchir pour l’amour du cinéma. Si les circonstances de l’événement de cette année ont éclairci une partie des foules, elles n’ont pas, à en juger par la programmation remplie d’auteurs, assombri l’éclat du festival ou rendu le temps dans le sud de la France moins agréable.

Ce ne serait pas non plus Cannes s’il ne proposait pas des films sui generis stimulantset « Annette », la comédie musicale tant attendue du réalisateur Leos Carax, travaillant avec une histoire originale et des chansons du groupe Sparks, serait assez étrange à elle seule pour que le festival continue de bavarder pendant les deux prochaines semaines, même sans 23 autres fonctionnalités en compétition.

Dans « The Sparks Brothers », le récent documentaire d’Edgar Wright sur le groupeles frères et sœurs musiciens Ron et Russell Maelles frères discutent de projets de rêve pour Jacques Tati et Tim Burton qui ne se sont jamais concrétisés. Et tandis que « Annette », qui est né de l’utilisation par Carax d’une de leurs chansons dans « Holy Motors » (2012), n’est techniquement pas l’un de ces hypothèses, il en a l’impression. Carax, dont les propres films adoptent une attitude large vis-à-vis de la culture populaire (« Holy Motors » était une ode à l’infinie plasticité du cinéma et de l’acteur Denis Lavant), semble parfaitement en phase avec leur sensibilité. Ilou plutôt « LC »est également co-crédité avec les paroles.

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